Ridha Belhaj/Youssef Chahed.
Selon Ridha Belhaj, dirigeant de Nidaa Tounes, le chef du gouvernement Youssef Chahed cherche à détruire son parti et à mettre en place un bloc parlementaire à son service.
Ridha Belhaj ne décolère pas contre Youssef Chahed. C’est à croire qu’il a une dent contre le chef du gouvernement dont il cherche désespérément à mettre fin au mandat.
Après un passage, hier soir, sur Nessma, chaîne qui mène, elle aussi, depuis plusieurs mois, une campagne anti-Chahed, M. Belhaj a été, ce mercredi 12 septembre 2018, l’invité de « Sbeh El-Ward » sur Jawhara FM, radio qui n’est pas tendre, elle non plus, avec Chahed, pour laisser libre cours à son hostilité sans limite au locataire du palais de la Kasbah.
Selon lui, ce dernier a tenté, dans un premier temps, de prendre le contrôle de Nidaa, faisant ici allusion au discours de Chahed, en mai dernier, où ce dernier pointait du doigt la mauvaise gestion de Nidaa Tounes par son directeur exécutif, Hafedh Caïd Essebsi.
«Certes, notre parti a choisi Youssef Chahed comme chef du gouvernement mais, aujourd’hui, ce dernier ne représente plus Nidaa Tounes. Nous sommes en train de discuter des moyens de le renvoyer du parti. Nidaa Tounes ne peut plus assumer le bilan de ce gouvernement qui représente Ennahdha», a-t-il déclaré, feignant d’oublier qu’Ennahdha est le principal allié de Nidaa dans le gouvernement et que c’est lui-même et ses camarades qui sont les artisans de cette alliance, rejetée par leurs électeurs, et qu’ils défendaient bec et ongles. Cela s’est passé en 2015, M. Belhaj l’a-t-il oublié ? Auquel cas, il serait atteint d’une bien grave amnésie.
Dans son plaidoyer anti-Chahed, M. Belhaj fait feu de tout bois en affirmant, également, avec une verve anti-islamiste enfin retrouvée, que le chef du gouvernement est l’otage d’Ennahdha et que les 40 députés du bloc de la Coalition nationale, dont la plupart sont des démissionnaires de Nidaa, n’ont aucun poids… sans le soutien du mouvement islamiste.
«Ennahdha est en train de prendre le pouvoir par le biais de Youssef Chahed car ce dernier est devenu son otage», a-t-il indiqué, ajoutant que le chef du gouvernement a vidé le parti et son bloc parlementaire… qui, faut-il le rappeler, étaient déjà presque vides avant le déclenchement de cette guerre contre Chahed,
La colère de M. Belhaj, qui ne connaît pas de limite, n’épargne pas ses anciens collègues de Nidaa, notamment Zohra Driss et Moncef Sellami, qu’il avait déjà qualifiés de traîtres et qui, selon lui, «ont rejoint le bloc de la Coalition nationale par pur intérêt».
Parce que lui, Ridha Belhaj, mène toute cette guerre par pur désintéressement et pour le bien de la nation ? Rires dans la salle…
E. B. A.
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