Noureddine Taboubi reçu par Mohamed Ennaceur.
Selon Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la crise politique actuelle en Tunisie ne saurait être réglée que par le recours à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Dans une déclaration aux médias aujourd’hui, samedi 15 septembre 2018, le dirigeant syndicaliste a indiqué que l’Accord de Carthage est désormais obsolète. Il revient donc au parlement de résoudre la crise politique qui dure depuis plusieurs mois, a-t-il ajouté.
Et quand M. Taboubi parle de règlement de la crise politique, il signifie, on l’a compris, la destitution du chef du gouvernement, devenue chez lui une sorte d’obsession qui l’empêche de dormir. Ce qui explique ses va-et-vient incessants entre la présidence de la république, l’Assemblée et le siège du parti Ennahdha, dans une vaine tentative pour remonter toute la classe politique contre Youssef Chahed.
«Les députés sont élus par le peuple. Ils ont une responsabilité politique et historique. Ils devront donc se consulter et discuter des moyens de sortir le pays de la crise politique», a-t-il déclaré, en invitant ainsi, indirectement, les députés à s’entendre pour présenter une motion de censure contre le gouvernement Chahed, objectif que les détracteurs de ce dernier n’ont pas réussi à atteindre jusque-là.
M. Taboubi a, par ailleurs, réagi aux déclarations d’Abdelhamid Jelassi, dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha, selon lesquelles l’UGTT a profité du vide actuel sur la scène politique pour s’immiscer dans les affaires de l’Etat, invitant les dirigeants de la centrale syndicale à fonder un parti pour se faire élire et constituer ensuite un bloc parlementaire. Traduire : ces dirigeants syndicaux n’ont pas été élus par le peuple et ils n’ont pas à se mêler des affaires de l’Etat.
«L’UGTT n’est pas un parti politique. Mais il a suffisamment de maturité politique. Lorsqu’on parle de réforme du système éducatif ou du système de santé, on parle aussi politique», a indiqué le dirigeant syndical, comme pour justifier les intrusions de la centrale syndicale dans les affaires de l’Etat.
Mais, plus démagogique que lui, tu meurs ! M. Taboubi feint d’oublier que les interventions de l’UGTT ne concernent pas seulement les deux secteurs qu’il cite, elles concernent aussi et surtout des questions éminemment politiques comme le maintien ou la destitution du chef du gouvernement. Et ce n’est certainement pas de la réforme de l’éducation ou de la santé qu’il parle quand il rencontre le président Béji Caïd Essebsi, le directeur exécutif de Nidaa, Hafedh Caïd Essebsi, ou le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, ou encore le président de l’Assemblée Mohamed Ennaceur. Donc, M. Taboubi, trêve de mensonge et de tromperie !
E. B. A.
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