Georges Joseph Ghorra, représentant résident de la Société financière internationale (SFI) en Tunisie, estime que «les choses s’améliorent (en Tunisie, Ndlr) et la croissance est en train de repartir vers des niveaux de plus en plus élevés, avec à chaque fois des prévisions revues à la hausse.»
Le responsable de la SFI (filiale de la Banque mondiale), qui co-organise le Forum international sur les partenariats public-privé («Tunisia PPP 2018») ouvert aujourd’hui, mardi 18 septembre 2018, à Tunis, estime que «ce retour progressif de la croissance est porté par le tourisme et les revenus des exportations».
Dans un entretien au journal ‘‘La Tribune Afrique’’, M. Ghorra cite, parmi ces exportations, les produits agroalimentaires qui sont, selon lui, «stratégiques et participent grandement à l’amélioration du taux de croissance de l’économie tunisienne. Ce sont les secteurs qui devraient porter la croissance tunisienne durant les prochains mois et les prochaines années.»
Le ciblage des subventions
Interrogé sur l’impact budgétaire des mesures prises récemment par le gouvernement, notamment la suppression de certaines subventions, qui font face à à des résistances, M. Ghorra a répondu : «Tout le monde est d’accord pour dire que le déficit budgétaire en Tunisie avait atteint des niveaux dangereux et que la situation nécessitait de prendre des mesures pour redresser la situation. Maintenant, ce que pense la Banque mondiale, c’est que les populations les plus fragiles doivent continuer à bénéficier des aides publiques, mais de manière ciblée. Car il est incompréhensible qu’une subvention bénéficie à toutes les couches de la population, même les plus aisées d’entre elles. Il faut que l’appui social de l’Etat soit directement affecté à ceux qui en ont véritablement besoin.»
Voilà pour le principe, mais l’Etat tunisien dispose-t-il des moyens techniques nécessaires, notamment les bases de données et le système d’information, pour procéder à ce type de ciblage des populations bénéficiaires?
Réponse de l’expert: «La Banque mondiale a déjà participé à l’implantation de ce type de mécanisme dans d’autres pays, avec succès. En Tunisie, il faudra peut-être un temps pour mettre en place les préalables techniques. Mais dès lors, c’est parfaitement réalisable à terme.»
I. B.
Donnez votre avis