Dans un communiqué publié aujourd’hui, lundi 1er octobre 2018, un collectif d’associations appelle à protéger «ceux qui dénoncent le plagiat et les fourberies de l’administration, formes majeures de la corruption», notamment dans l’université.
Nous reproduisons ci-dessous le communiqué signé par les 6 Ong suivantes : Association tunisienne de défense des valeurs universitaires; Association Vigilance pour la démocratie et l’Etat civique; Centre de Tunis pour la liberté de la presse; Comité de respect des Droits de l’Homme en Tunisie; Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux; Ligue tunisienne des droits de l’Homme; Syndicat national des journalistes tunisiens, qui dénoncent une affaire de fraude conjuguée à une affaire de plagiat.
«L’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires (ATDVU) a publié, il y a une dizaine de jours, un communiqué relatif à un cas flagrant de plagiat relatif à une thèse de doctorat, où l’on retrouve tous les éléments constitutifs du vol de la propriété intellectuelle.
Le délit a été constaté par l’enseignante-chercheuse Samiha Khelifa (maître de conférences en paysage et environnement, Université de Sousse) et révélé, dans un rapport rédigé en sa qualité de rapporteur au sein de la commission de doctorat. Il en a résulté l’interdiction faite à la candidate de soutenir «son doctorat» et de procéder, conformément à la législation en vigueur, à une seconde inscription. Mais l’étudiante a pu, peu de temps après, soutenir «son travail de recherche» à l’Université de Montpellier en vertu du régime de la double tutelle. L’université française lui a ainsi décerné le diplôme de doctorat. L’étudiante a, de ce fait, ajouté à son dossier une affaire de fraude à côté de l’affaire de plagiat.
L’association a d’ailleurs précédemment dénoncé dans le communiqué précité les violations des normes académiques et le laxisme administratif qui a accompagné le processus avec pour conséquence une diplomation parallèle et imméritée.
L’association a d’ailleurs exigé de l’autorité de tutelle de remédier à la situation pour préserver la crédibilité des diplômes et réprimer le fléau du plagiat et également revendiqué la protection de la professeure Samiha Khelifa contre toutes les formes de harcèlement, les tracasseries et les menaces à peine voilées que lui ont fait subir le père de l’étudiante et l’administration de l’institut où elle travaille et ce, depuis qu’elle a remis le rapport qui a révélé le plagiat en octobre 2017.
La professeure Samiha Khelifa a appelé l’association à plusieurs reprises pour l’informer de la poursuite à son égard, d’une manière plus aiguë, depuis la publication par l’association d’un communiqué à cet effet, des campagnes de dénigrement, du harcèlement et des tracasseries diverses émanant du staff administratif et de quelques collègues enseignant à l’institut où elle travaille.
En raison de toutes les péripéties qui ont entouré cette affaire et de ses effets répétés et continus portant atteinte à la considération due à la professeure Samiha Khelifa et pernicieux pour son morale, il importe aux organisations non gouvernementales et aux associations signataires du présent communiqué :
- d’appeler les autorités académiques et administratives compétentes placées sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à prendre toutes les mesures légales relatives au plagiat et à la fourberie constitutifs de cette affaire tout en veillant à leur exécution urgente pour que le laxisme n’amplifie pas les chimères de ceux qui rêvent d’un succès facile et illégitime;
- d’exiger du ministère de tutelle et du procureur de la République de poursuivre en justice, en vertu de la législation en vigueur et de la mise en œuvre de la nouvelle loi relative à la protection des dénonciateurs de la corruption, tous ceux qui auront été reconnus coupables d’avoir planifié, fait subir et continuent à faire subir des tracasseries diverses à la professeure-chercheuse Samiha Khelifa.»
Source : communiqué.
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