Nessma TV a lancé une campagne dénonçant une décision de fermeture la concernant… décision qui n’existe nulle part. Son directeur, Nabil Karoui, cherche à tromper l’opinion publique en prenant la pose de la victime, alors qu’il a seulement été appelé à régulariser la situation de sa chaîne. Explications…
Depuis deux jours, la chaîne diffuse des spots où elle prétend que la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (Haica) veut la fermer, injustement et sur «commande» du gouvernement Chahed.
Cette information est bien entendu infondée ou, du moins, erronée, puisque l’Instance n’a fait que demander à M. Karoui, qui prend beaucoup de liberté avec la loi, de régulariser la situation de sa chaîne.
D’ailleurs Hichem Snoussi, membre de la Haica, a précisé dans une déclaration aujourd’hui, à Kapitalis, que le représentant légal de Nessma a été convoqué pour lui rappeler ce qui lui avait déjà dit à plusieurs reprises, à savoir que cette chaîne diffuse sans autorisation, et pour l’auditionner à propos des mesures prises pour la régularisation de sa situation.
D’autre part, la Haica n’a pas infligé, récemment, d’amende de 50.000 dinars tunisiens à Nessma, comme elle l’a indiqué Nabil Karoui, hier, dans un communiqué.
On notera que la chaîne avait également été appelée, en juin dernier, à suspendre l’émission «Khalil Tounes», qui ne respecte pas les conditions de création et d’exploitation d’une chaîne de télévision privée et sert seulement à faire la promotion personnelle de Nabil Karoui, ce qui est contraire au décret-loi n° 116 de l’année 2011 relatif à la communication audio-visuelle.
Ce dernier induit l’opinion publique en erreur et prétend dans ses spots diffusés en boucle que l’on cherche à fermer Nessma parce qu’elle «diffuse des informations compromettant pour le gouvernement» et parce qu’elle «donne la parole aux Tunisiens démunis» (sic !).
Nabil Karoui bienfaiteur de l’humanité et défenseur de la veuve et de l’orphelin ? Il faut être d’une bien grande stupidité pour avaler cette couleuvre-là. Mais, les stupides ne manquent malheureusement pas en Tunisie.
Y. N.
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