Alors que dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 novembre 2025 la Knesset a approuvé en première lecture l’instauration de la peine de mort pour les Palestiniens poursuivis pour meurtres d’Israéliens, les soldats et les colons israéliens continuent de tuer, de violer et de s’adonner à tous les crimes possibles et imaginables dans l’impunité la plus totale. Une mère de famille palestinienne récemment libérée a livré un témoignage des viols collectifs subies tout au long de sa détention. Des hommes de différents âges ont également raconté les viols avec des bâtons, des bouteilles et des chiens qu’ils ont subis. Avec la multiplication des viols dans les prisons israéliennes qui sont souvent filmés et avec l’impunité de leurs auteurs, cela montre que ce ne sont pas des cas isolés mais que le viol est une arme délibérément utilisée en Israël pour détruire les Palestiniens.
Imed Bahri
Le journal londonien arabophone Al-Quds al-Arabi a rapporté le témoignage d’une prisonnière sur les agressions sexuelles répétées qu’elle a subies de la part de soldats israéliens dans une prison israélienne pendant la guerre dans la bande de Gaza.
Dans un témoignage documenté, la prisonnière a déclaré avoir été victime de viol collectif (sa qualification juridique est viol en réunion) à plusieurs reprises, décrivant son calvaire comme «pire que la mort». D’autres prisonniers ont également rapporté des cas d’agressions similaires et des rapports sur les droits humains indiquent l’existence d’enregistrements vidéo documentant certaines de ces violations.
Un nouveau rapport publié par le Centre palestinien pour les droits de l’homme a documenté l’une des violations de la dignité humaine les plus odieuses des temps modernes.
Des pratiques systématiques de torture sexuelle
Selon ce rapport, le personnel dudit centre a recueilli ces dernières semaines des témoignages de détenus palestiniens récemment libérés des prisons et camps de détention israéliens, révélant des pratiques systématiques de torture sexuelle. Ces pratiques incluaient diverses formes d’agression et d’humiliation telles que le viol, la nudité forcée et des agressions à caractère sexuel à l’aide d’objets et de chiens.
Le centre souligne que ces violations visent à anéantir la dignité humaine et à effacer complètement l’identité des détenus en tant qu’individus.
Parmi les témoignages les plus graves figure celui d’une Palestinienne de 42 ans, mère de famille, identifiée uniquement par ses initiales N.A., arrêtée alors qu’elle franchissait un point de contrôle israélien dans le nord de la bande de Gaza en novembre 2024.
N.A. a déclaré avoir subi diverses formes de torture et de violences physiques et sexuelles durant sa détention, notamment des agressions sexuelles répétées, des injures, des actes de nudité forcée, des enregistrements vidéo, des coups et des chocs électriques.
Elle a confié à un avocat du Centre palestinien pour les droits de l’homme que sa détention avait été marquée par la peur et l’humiliation psychologique. Elle a été laissée menottée et nue pendant de longues périodes, sous la menace constante d’actes de violence et dans un profond sentiment d’isolement et de solitude.
Elle a ajouté que les sévices ont continué pendant plusieurs jours, avec des viols répétés chaque jour qui étaient filmés.
La victime a indiqué que ces violations lui ont laissé un profond traumatisme psychologique, un sentiment permanent de terreur et un désir de mourir. Elle a souligné que les soldats ont continué à lui infliger des humiliations physiques et psychologiques tout au long de sa détention, notamment en la surveillant et en la filmant lors de moments de vulnérabilité.
Des traitements dégradants et inhumains pour les prionniers
Dans un autre incident, le prisonnier palestinien A.A., âgé de 35 ans et père de famille, a relaté en détail son arrestation à l’hôpital Al-Shifa de Gaza en mars 2024, ainsi que les graves tortures et traitements dégradants qu’il a subis lors de sa détention à la prison militaire de Sde Teiman.
Dans son témoignage au Centre palestinien pour les droits de l’homme, le prisonnier a expliqué avoir été soumis à diverses formes de violence, notamment la nudité forcée, des insultes, des menaces d’agression sexuelle contre lui et sa famille et des actes répétés de torture physique.
Il a indiqué que lors d’un raid, lui et un groupe de détenus avaient été emmenés dans une zone hors de portée des caméras, où ils ont subi des traitements dégradants et inhumains. Il a confirmé que l’une des formes de torture qui lui ont été infligées impliquait l’utilisation d’un chien dressé pour les agressions sexuelles.
Il a ajouté avoir subi des blessures, des contusions et une fracture de la cage thoracique à la suite de tortures, en plus d’une grave crise psychologique résultant de ce qu’il a décrit comme «la violation la plus odieuse de sa dignité humaine», notant qu’il avait subi un traitement initial en détention par un médecin militaire sans aucune anesthésie, malgré une lacération à la tête.
Passages à tabac et violences physiques répétées
Le prisonnier palestinien T.Q., âgé de 41 ans, a déclaré avoir subi de graves sévices physiques et sexuels lors de son arrestation, notamment un viol avec un bâton qui l’a fait saigner.
Il a indiqué qu’après l’intervention d’un membre des forces de sécurité, il a été emmené hors de la zone, où les soldats lui ont de nouveau bandé les yeux et lui ont ligoté les mains dans le dos avec des attaches en plastique. Il a ensuite été transféré dans une pièce où il a été détenu avec plusieurs autres personnes pendant environ huit heures. Durant ce temps, ils ont été soumis à des passages à tabac et à des violences physiques et verbales répétées de la part des soldats.
Le Centre palestinien pour les droits de l’homme a également recueilli le témoignage de M.A., âgé de 18 ans, arrêté de nouveau cette année par les forces d’occupation près d’un centre de distribution d’aide de la Fondation humanitaire de Gaza.
Le jeune homme a déclaré avoir subi de graves sévices physiques et sexuels, notamment une agression sexuelle avec une bouteille qui lui a été introduite dans le corps. Il a indiqué que ces sévices se sont répétés aussi bien sur lui et que sur les autres détenus qui se trouvaient avec lui. Il a déclaré : «C’est arrivé deux fois. Une fois, nous étions six, et une autre fois, douze. J’ai vu ce qu’ils faisaient aux autres, comme ils me le faisaient et j’ai su que c’était fait avec une bouteille», avant d’ajouter: «Il y avait aussi un chien qui nous a agressés sexuellement. Ils ont bafoué notre dignité et brisé nos espoirs. J’espérais terminer mes études, mais maintenant, je suis perdu après ce qui m’est arrivé».
Le Centre palestinien pour les droits de l’homme affirme que ces témoignages ne constituent pas des incidents isolés, mais s’inscrivent dans une politique systématique et délibérée menée contre les habitants de la bande de Gaza, notamment contre des milliers de détenus dans des prisons et des centres de détention israéliens inaccessibles au contrôle international, y compris celui du Comité international de la Croix-Rouge.



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