Mongi Harbaoui, ancien président de la commission de l’information à Nidaa Tounes, a indiqué, sans surprise, qu’il ne votera pas en faveur du gouvernement Chahed III. Il a précisé aussi qu’il va prendre le maquis.
Le député a indiqué dans un post sur son compte Facebook publié aujourd’hui, lundi 12 novembre 2018, qu’il a décidé «de se retirer du premier rang de Nidaa Tounes et de redevenir un soldat du parti», et ce après avoir annoncé, dans un précédent post diffusé avant-hier, qu’il démissionnait du Nidaa.
Peu de personnes l’ont d’ailleurs cru, car il est réputé pour ses décisions impulsives suivies de retours à la case départ. C’est le cas encore cette fois. Donc, résumons, M. Harbaoui quitte Nidaa mais ne le quitte pas. Il revient «à la base de Nidaa dans les montagnes, les maquis, les villages et les quartiers populaires», comme il dit, sur un ton lyrique.
Les montagnes ? Les maquis ? On ne savait pas que les militants de Nidaa étaient des combattants en chemises kaki, avec un kalachnikov en bandoulière. Mais avec M. Harbaoui, on n’est pas au bout de nos surprises.
«Je serais désormais un simple militant de base qui défend les soucis du peuple et l’Etat du pauvre», écrit encore M. Harbaoui, avouant au passage qu’il ne défendait pas, jusque-là, «les soucis du peuple et l’Etat du pauvre», mais une camarilla d’opportunistes entourant le clan Caïd Essebsi, dont il fut longtemps le servile serviteur.
«Nous ne vous laisserons pas détruire la citadelle que nous avons protégée par notre sang», écrit aussi le député sur le même ton lyrique, sans préciser de quelle citadelle il parle (la Tunisie ? Nidaa Tounes? la Maison des Caïd Essebsi ?) ni à qui il s’adresse ainsi. Et qu’il menace en ces termes : «Cette nouvelle guerre sera une occasion pour mettre à la porte les parasites et les intrus qui ont sali cette demeure».
Slim Riahi, bombardé récemment secrétaire général de Nidaa, l’intrus en question, doit se sentir visé… et trembler de peur!
Sur un autre plan, M. Harbaoui a indiqué qu’il sera présent lors de la séance plénière d’aujourd’hui consacrée au vote de confiance au gouvernement Chahed III, en précisant qu’il ne votera pas en faveur de ce nouveau gouvernement qui, a-t-il ajouté, dans une déclaration la chaîne Al-Wataniya 2, aujourd’hui, «a affamé le peuple, vendu son âme à l’étranger, veut céder les entreprises publiques au privé et parce qu’il s’est allié à un parti douteux disposant d’un appareil secret», a-t-il ajouté, par allusion à Ennahdha.
Il convient de rappeler ici que celui qui parle ainsi n’est pas Ammar Amroussia ni Samia Abbou, mais un député Nidaa Tounes qui, hier encore, était cul et chemise avec les islamistes.
Décidément, M. Harbaoui n’a pas fini de nous surprendre et de se rendre ridicule à nos yeux en croyant pouvoir prendre les Tunisiens pour des idiots…
E. B. A.
Le Néron de Carthage : Nidaa Tounes brûle, Béji Caïd Essebsi jubile !
Bloc-notes : Les défis à relever du remaniement gouvernemental
Donnez votre avis