Jeudi dernier, 15 novembre 2018, fut un événement littéraire, il marqua la parution du dernier livre du grand écrivain et académicien Jean d’Ormesson. ‘‘Un hosanna sans fin’’, c’est son titre, fut achevé deux jours seulement avant sa disparition et a été édité aux éditions Éloïse d’Ormesson.
Par Meriem Majdoub
Dans une interview au ‘‘Figaro’’ à l’occasion de la parution de l’ultime ouvrage de son père, l’éditrice Éloïse d’Ormesson a déclaré: «Quand on lit le livre, on découvre un texte qui manifeste une certaine complétude, sans aucune nostalgie ni tristesse. Il est à l’image de mon père. C’est pour que cela qu’il m’est bouleversant et qu’il sera très certainement, émouvant pour le lecteur. On retrouve et on entend Jean d’Ormesson. C’est un livre extraordinairement simple et accessible tout en abordant des questions existentielles. On a l’impression qu’il nous souffle à l’oreille à chacune de ses pages.»Elle a ajouté que ce livre, qui est le dernier opus d’une trilogie débutée avec ‘‘Comme un chant d’espérance’’ paru en 2014, est un livre testament: «C’est un livre testament, oui, mais il n’est pas crépusculaire. On associe souvent au mot testament les termes de deuil et de mort. Or, il peut être joyeux. Il y a ici l’idée de perpétuation, de prolongement et de renaissance. ‘‘Un hosanna sans fin’’ est clairement le livre d’un homme qui n’avait pas peur de la mort. Il savait, au moment où il l’écrivait, qu’elle était toute proche.»
Héloïse et Jean d’Ormesson.
Edité à 140.000 exemplaires, le livre est attendu comme un succès de librairie. Jean d’Ormesson affectueusement appelé Jean d’O est plus que jamais vivant depuis sa disparition le 5 décembre 2017. Il a eu droit à des funérailles nationales comme seule la France sait en faire, grande nation littéraire où les écrivains et les poètes ne meurent jamais. Le président Emmanuel Macron, ami des belles lettres, y prononça un discours mémorable.
En librairie également, le second volume de ses œuvres vient de paraître dans la Pléiade – prestigieuse collection des éditions Gallimard qui immortalise et célèbre les grands écrivains et les grands poètes –.
Il est à noter que le premier tome de l’œuvre de Jean d’Ormesson parue dans la Pléiade le fut de son vivant ce qui est un privilège rarissime.
La pièce ‘‘La Conversation’’, adaptation de son livre éponyme, est actuellement jouée au Théâtre du Gymnase, à Paris. Le journaliste Laurent Delahousse lui a consacré un film documentaire ‘‘Monsieur’’ qui sortira en salle le 5 décembre soit un an jour pour jour après son décès.
Il est à rappeler que Jean d’Ormesson, au-delà de son œuvre prolifique, fut une figure de proue de l’Académie française et de son évolution. Il œuvra à sa féminisation, c’est grâce à lui et à son influence au sein de l’institution du quai de Conti que Marguerite Yourcenar y fut reçue en 1980. Il sera également déterminant dans l’élection de l’admirable François Cheng, l’écrivain et poète d’origine chinoise.
Jean d’Ormesson évoquant la vie et la mort:
Le discours du président Macron lors des funérailles nationales de Jean d’Ormesson:
Le poème du dimanche: ‘‘S’abaisser jusqu’à l’humus’’ de François Cheng
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