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Aménagement urbain : De belles corniches à Sebkha Sijoumi…

Pour une bonne nouvelle, c’en est vraiment une. Lors d’une récente visite en Tunisie, des investisseurs finlandais ont manifesté leur intérêt pour l’assainissement et l’aménagement de Sebkha Sejoumi, un plan d’eau qui s’est transformé au fil des ans en un cloaque de rejets liquides usés et en dépotoir de déchets solides.

Par Krimi Khémaies

Selon le nouveau ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Selmi, qui a annoncé, le 4 décembre 2018, la nouvelle lors de l’examen de son budget pour 2019, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), plusieurs bailleurs de fonds ont exprimé leur volonté de co-investir dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) dans ce projet dont le coût d’aménagement et de valorisation est estimé à 400 millions de dinars tunisiens (MDT).

Un plan d’eau enserré dans un collier de quartiers populaires

Les quelques 515.000 habitants qui résident sur les berges de Sebkha Sijoumi, voire dans des quartiers réputés pour être difficiles et marginalisés, s’agissant des délégations de Sidi Hassine, Ezzouhour, Sejoumi, El Ouardia, Kabaria, et Fouchana.

Ces habitants, qui représentant 48% de la population du gouvernorat de Tunis (1.065. 247 habitants en 2014), vont peut-être avoir droit à de belles corniches et à un plan d’eau assaini semblables à ceux aménagés aux berges du lac nord et sud de Tunis.

Espérons seulement que cet engouement pour ce plan d’eau ne soit pas accompagné, dès maintenant, par une flambée des prix des terrains dans toute la zone.

S’étendant, à l’ouest de Tunis, sur une superficie de 2600 hectares, ce plan d’eau, qualifié officiellement, de «catastrophe environnementale», se trouve enclavé par des infrastructures routières importantes et un tissu urbain dense et est confronté à deux problèmes écologiques majeurs : un dysfonctionnement du système hydrologique et l’existence, sur ses rivages, de pas moins de 49 décharges de déchets anarchiques.

Des objectifs ambitieux pour en faire un cadre de vie agréable

Une étude de mise en valeur et d’aménagement de Sebkha Sijoumi, réalisée par le ministère l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, s’est fixée trois objectifs majeurs pour la valorisation de ce plan d’eau.

Il s’agit de protéger la zone contre les inondations, de dépolluer la sebkhat et de la réconcilier avec son environnement humain et naturel.

À terme, il s’agit de promouvoir dans cette zone humide un cadre de vie meilleur, d’en faire un plan d’eau attractif, où ville et nature cohabitent en toute harmonie, un lieu de vie accueillant, calme et paisible, qui réunit toutes les classes sociales et où repos et détente font le bonheur des visiteurs.

Mention spéciale pour le volet relatif à la préservation de la nature, l’étude propose un programme spécial pour la sauvegarde de dizaines de milliers d’oiseaux qui y élisent domicile selon les saisons.

Espérons que ces promesses destinées plus à donner, au niveau des études, des assurances aux militants écologistes, qu’à être tenues. Pour preuve, l’aménagement du lac nord de Tunis nous a fait perdre le magnifique spectacle des flamands roses et des milliers de canards qui nichaient aux alentours et vivaient de ce plan d’eau.

Et pour ne rien oublier, un mot sur le choix des investisseurs. Il semble que chaque ministre de l’Equipement a des préférences pour des investisseurs particuliers. Le prédécesseur de Noureddine Selmi, en l’occurrence Mohamed Salah Arfaoui, avait tout fait pour intéresser l’investisseur saoudien Cheikh Salah Kamel, président du groupe El Baraka et copropriétaire de la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT) au projet d’aménagement et de valorisation de Sebkha Sijoumi. Le nouveau ministre vient d’annoncer, un mois après sa nomination, ses préférences pour les Finlandais.

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