Les braconniers qataris venus en nombre à Tozeur, au sud-ouest de la Tunisie, depuis dimanche 20 janvier 2019, pour chasser des espèces rares, disent y avoir été autorisés par le président de la république !
Après l’alerte donnée par le défenseur de la cause animale, Abdelmajid Dabbar, des activistes de la société civile, originaires de Tozeur, de Redeyef, de Gafsa et de Chebika, se sont dépêchés pour tenter d’empêcher les braconniers qataris de poursuivre leur crime contre le patrimoine naturel national.
Interrogés sur leur présence dans la zone, les chasseurs ont affirmé avoir eu l’autorisation du président de la république pour s’adonner à leur passion.
Selon les témoins, une trentaine de voitures tous terrains, portant l’immatriculation du Qatar, ont investi les lieux et les braconniers ont abattu des gazelles et des outardes (« houbara » en arabe tunisien), une espèce d’oiseau dont certains organes sont considérés comme des aphrodisiaques par les gens du Golfe, où l’outarde a quasiment disparu, par la faute des chasseurs.
«Ils ne se sont pas arrêtés à ça, un hélicoptère est au service de ces braconniers pour les aider à massacrer notre faune sauvage désertique péniblement préservée pendant la présidence de Bourguiba, et sauvagement agressée pendant les 23 années de Ben Ali et les 8 années après la révolution de 2011», déplore M. Dabbar. Il conclut : «Je suis malade, et déçu de ceux à qui nous avons donné notre confiance démocratiquement par les urnes».
Le défenseur du patrimoine naturel avait lancé maintes alertes sur ce massacre et appelé les autorités à empêcher les braconniers des pays du Golfe de s’adonner à leur passion aux dépenses de la faune tunisienne, mais ses alertes sont tombées dans des oreilles de sourds…
Le plus sourd de tous, c’est le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb, alerté à plusieurs reprises et qui n’a pas bougé le petit doigt pour arrêter le massacre.
Y. N.
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