La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) appelle à l’abrogation de plusieurs lois en faveur des droits des enfants, notamment ceux porteurs d’handicap ou sans soutien.
Naima Jelassi, coordinatrice du projet relatif à l’appui aux droits des enfants à handicap et sans soutien familial relevant de LTDH, a indiqué, lors d’une conférence organisée ce mercredi, 13 février 2019, que des récentes études ont révélé que les institutions dédiées à cette catégorie d’enfants ont un besoin urgent de restructuration et de rénovation. Elles doivent être dotée d’une infrastructure appropriée et de personnel suffisant, ainsi que de programmes pédagogiques spécifiques.
Pour ce faire, le budget du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, et les cahiers des charges des centres éducatifs et de loisirs doivent être revus. D’autres lois doivent également être promulguées pour permettre, au besoin, de garder les enfants chez leurs parents tout en leur apportant un suivi et un soutien.
Les dépassements constatés dans les institutions de l’enfance, et qui vont de la mauvaise prise en charge aux abus sexuels, en passant par l’agression verbale et/ou physique, sont parfois dus aux manques dont ces institutions souffrent.
Mme Jelassi a également alerté sur l’exploitation et la maltraitance des enfants, un phénomène banalisé par la société et qui doit être contré par des lois sévères.
D’autre part, Oumaima Jabnouni, également membre de la Ligue, a indiqué que chaque année la Tunisie enregistre entre 900 et 1.000 naissances hors du cadre du mariage légal et que beaucoup des bébés sont abandonnés. En parallèle, la loi de l’adoption demeure compliquée et décourageante. Aussi faut-il l’amender pour faciliter les procédures et pour permettre l’adoption des enfants aussi bien pour les Tunisiens que pour les étrangers.
Revenant sur l’affaire du centre coranique de Regueb, les responsables de LTDH ont fait part de leur étonnement de la décision du juge de famille, qui aurait du, selon eux, procéder au cas par cas et non remettre les 42 enfants à leurs familles, même ceux ayant été sexuellement abusés et dont l’état nécessite un suivi par des psychologues.
Par ailleurs, la Ligue appelle les autorités de tutelle à ne pas lâcher ces enfants dans la nature et à leur assurer un suivi sérieux leur permettant de dépasser les épreuves qu’ils ont vécues.
Il convient de rappeler, à ce propos, que le ministère de l’Enfance s’est engagé, dans un communiqué publié hier, d’assurer un suivi et un accompagnement de ces enfants par les services spécialisés, notamment le juge de la famille.
Y. N.
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