Adel Jarboui, secrétaire d’Etat auprès du ministère du Transport, a révélé que les pertes accumulées en 2017 par la compagnie aérienne nationale Tunisair sont estimées à 165 millions de dinars tunisiens (MDT).
Lors d’une séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tenue aujourd’hui, mercredi 20 février 2019, consacrée au projet de loi organique n°55-2018 portant sur l’approbation d’un accord de coopération entre le gouvernement tunisien et celui de la Jordanie dans le domaine du transport maritime, M. Jarboui a indiqué qu’en 2016, les pertes de Tunisair étaient de 145 MDT. Ces pertes, qui ont augmenté de 20 MDT en 2017, sont principalement dues à la baisse du taux du dinar tunisien face aux devises étrangères, a-t-il ajouté.
Notons que la crise de la compagnie aérienne nationale est principalement causée par les recrutements massifs de 1.200 salariés après la révolution de janvier 2011 effectués sous la « troïka », coalition conduite par le mouvement islamiste Ennahdha. La plupart de ces nouveaux salariés ont fait valoir leurs diplômes pour bénéficier de titres de directeurs. Conséquence : beaucoup d’employés perçoivent des salaires sans rien faire, les recettes de Tunisair servent à payer les salaires, la compagnie ne peut plus rénover sa flotte qui vieillit et a du mal à payer les fournisseurs de composants et pièces détachées. D’où la détérioration des services et les retards enregistrés sur la plupart de ses vols. D’où aussi les réclamations des clients, dont beaucoup la désertent pour les compagnies concurrentes.
Elyes Mnakbi, Pdg de Tunisair, avait annoncé, il y a quelques mois, qu’un plan de redressement a été mis en place pour sauver la compagnie, et dont l’un des points consiste à se séparer de 15% des effectifs afin d’alléger les charges de fonctionnement et sortir la compagnie de ses grosses difficultés financières.
La compagnie projette également d’annuler certaines dessertes non-rentables vers des pays européens et de reporter le plan d’expansion dans les pays africains tout en renforçant certaines lignes rentables comme celle de Montréal.
E. B. A.
Tunisair va annuler certaines dessertes non-rentables vers des pays européens
La crise de Tunisair causée par le recrutement massif après la révolution
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