Dans son discours à l’ouverture du congrès de Nidaa Tounes, aujourd’hui, samedi 6 avril 2019, à Monastir, le président de la république, Béji Caïd Essebsi, président d’honneur de Nidaa, a appelé les congressistes à revenir sur le gel de l’adhésion du chef du gouvernement Youssef Chahed.
Invité d’honneur au 1er congrès électoral de Nidaa, dont il est co-fondateur, M. Caïd Essebsi a lancé un énième appel à l’union des militants du parti aux prises avec d’interminables scissions et querelles de leadership, depuis que son fils, Hafedh, en a pris la direction. Le chef de l’Etat a rappelé aux Nidaïstes, au cas où ils l’auraient oublié, que, lors des élections de 2014, leur parti avait décroché le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée, devançant Ennahdha.
Tout en formant le souhait de voir Nidaa retrouver la place qui fut la sienne il y a quelques années sur la scène politique, le président a estimé que cela n’est possible que si tous ses membres, anciens et actuels, dépassent leurs différends et s’unissent à nouveau.
«Je vous demande de laisser la porte ouverte à ceux qui veulent revenir. Je n’ai qu’une demande à vous faire : lever le gel de l’adhésion du chef du gouvernement (Youssef Chahed, Ndlr). Je vous le demande en tant que président d’honneur et j’aimerais que vous l’acceptiez. Ensuite, il est libre de revenir ou pas, mais je vous demande le dégel de son adhésion, pour le bien de Nidaa et pour le bien du pays», a-t-il lancé et d’ajouter : «Il peut revenir vers sa famille ou aller vers le parti qui le soutient (Tahya Tounes, Ndlr). Le choix lui revient.»
C’est d’ailleurs la 2e fois, depuis son discours du 20 mars dernier, que le chef de l’Etat appelle M. Chahed à revenir à Nidaa, et son insistance traduit un certain désarroi devant l’émiettement de la grande famille centriste, aujourd’hui répartie entre plusieurs partis se réclamant du même legs moderniste bourguibien (Machou Tounes, Tahya Tounes, Beni Watani, Tounes Awalan, Al-Moubadara, le Parti destourien libre, etc.).
D’autre part, et tout en soulignant que la constitution lui permet de briguer un second mandat, Béji Caïd Essebsi a tenu à préciser qu’il ne porte pas d’intérêt à titre personnel pour la présidentielle, ajoutant qu’il préfère laisser la place aux jeunes. Doit-on en comprendre qu’il pourrait être tenté d’y aller si on le lui demande avec insistance.
D’ailleurs, les Nidaistes présents à ce congrès ont saisi le message et se sont mis à crier d’une seule voix : «Le peuple veut Béji de nouveau!», sous une tonnerre d’applaudissements et de youyous.
Y. N.
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