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Les agriculteurs européens en guerre contre l’huile d’olive tunisienne

Huile-olive-Tunisie

Le traitement de faveur accordé par la Commission européenne (CE) à l’exportation tunisienne d’huile d’olive suscite la colère des agriculteurs européens.

Par Marwan Chahla

Le Copa-Cogeca (Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (UE), associé au Comité général de la coopération agricole de l’UE, a critiqué, cette semaine, l’arrangement de la CE visant à augmenter, pendant 2 années, l’écoulement de l’huile d’olive tunisienne sur les marchés de l’UE.

Un coup de pouce à la Tunisie

Le mois dernier, en effet, la CE a estimé que, étant donné les circonstances exceptionnelles de la saison 2014-2015, c’est-à-dire les mauvaises récoltes dans des pays de l’UE comme l’Espagne, l’Italie et la Grèce, la très bonne moisson en Tunisie et les effets négatifs des attentats du Bardo et de Sousse sur l’économie tunisienne, la Tunisie avait besoin d’un coup de pouce sous la forme d’une augmentation de ses quotas d’exportations d’huile d’olive vers l’UE de 35.000 tonnes supplémentaires.

Pour Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, «il s’agit tout simplement de dire à la Tunisie qu’elle peut compter sur l’UE, en cette conjoncture difficile.»

Dans une lettre ouverte adressée au parlement européen, le Copa-Cogeca a dénoncé «la conséquence indésirable» que cette faveur faite à la Tunisie allait avoir sur les producteurs de l’huile d’olive européens, notamment au Portugal, en Espagne et en Grèce.

Un avantage injuste

Le secrétaire général de l’organisation syndicale agricole européenne, Pekka Pesonen, déplore que 35.000 tonnes additionnelles viennent s’ajouter aux autres 56.700 tonnes autorisées. Ceci, à ses yeux, représente «un avantage injuste» offert à la Tunisie, au détriment des agriculteurs européens et des intérêts de l’économie européenne, en nombre d’emplois et en points de croissance perdus.

Pekka Pesonen écrit, dans sa correspondance au parlement européen: «Cette mesure est totalement inacceptable à un moment où le marché de l’UE est déjà saturé et que les prix de l’huile d’olive en 2014 sont à 43% plus bas que ce qu’ils étaient en 2005.»

Telle est donc la différence entre les vues, sur les moyen et long termes, de la haute représentation de l’UE et les calculs court-termistes et corporatistes de certaines organisations syndicales européennes.

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