La Tunisie se lance enfin dans la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Elle est bien en quarts de finale après un succès arraché aux tirs au but contre le Ghana (1-1, 4-5 tab). Elle a su faire les efforts pour accéder au top 8 de la compétition continentale où elle affrontera Madagascar, ce jeudi 11 juillet, à 20 h Stade Al Salam au Caire. Avec, en ligne de mire, une place en demi-finale. C’était presque inespéré…
Par Hassen Mzoughi
Les Tunisiens ont eu le mérite de croire en leurs chances, après un première tour très décevant (3 matches nuls) et 45 premières minutes ternes, durant ce huitième de finale. Ils sortent de l’anonymat du premier tour pour enfin retrouver le sourire. Mais des quarts de finale, l’équipe de Tunisie en connu un tas depuis 2004, sans pour autant parvenir à aller plus loin au des 15 dernières années !
Un but dans les dernières secondes du temps réglementaire contre son camp de Rami Bedoui, à peine entré pour protéger l’avantage obtenu par Taha Yassine Khenissi (73’), un changement de gardien avant la séance de tirs au but et un remplaçant, Farouk Ben Mustapha, hier encore décrié, qui devient héros: face au Ghana, la Tunisie a failli succomber avant de s’offrir son 6e quart de ces 7 dernières éditions de la CAN !
Khenissi et Kechrida, cartes gagnantes
Les Tunisiens ont abordé ce match contre le Ghana avec des bonnes intentions, à l’image de Taha Yassine Khenissi en pointe et Wajdi Kechrida sur le couloir droit, tous les deux au dessus du lot. Avec à la clé une qualification qui redonne une grande confiance au groupe.
Pourtant, les Black Stars étaient plus dominants au milieu et se montraient dangereux. La Tunisie a eu chaud avant la pause. Mais la physionomie de la rencontre changeait doucement. Les Tunisiens commençaient à monter doucement d’un cran. La tête de Yassine Meriah ne passait pas loin (54e) mais l’entrée de Wahbi Khazri allait mettre la pression sur la défense adverse. Le Stéphanois obligeait Ofori à la parade (70’). Khenissi, lui, voyait une frappe détournée par Nuhu de la main. Sur le corner qui suivait, le même Khenissi, intelligemment placé au premier poteau, reprenait de la tête sur la barre (72’). La 3e tentative, juste une minute après, sera la bonne pour l’attaquant de l’Espérance Tunis. Parfaitement lancé côté droit par Khazri, Kechrida parvenait à centrer pour Khenissi, plus prompt qu’Adams à reprendre le ballon (0-1, 73’).
Farouk Ben Mustapha renaît!
Les Tunisiens pensaient avoir fait le plus dur et tenir leur billet des quarts. Pour protéger cet avantage, Giresse faisait entrer le défenseur Rami Bedoui à la place du buteur du jour. Un coaching perdant car le joueur d’Al Feiha en Arabie Saoudite catapultait la balle au fond de son propre but sur son premier ballon (1-1, 90’+1).
La décision finale se fera aux tirs au but après 2 prolongations sans effet sur le score, et la Tunisie l’emportait notamment grâce au gardien entrant Ben Mustapha. Ferjani Sassi se chargeait de donner la victoire sur le dernier tir.
Evincé des buts pour une faute de main au premier match de la CAN face à l’Angola, Ben Mustapha a saisi la chance qui lui a été offerte hier. Sur le coup, Mouez Hassen, le gardien titulaire, auteur d’une bonne prestation contre le Ghana, n’avait pas compris mais son refus de céder sa place dans la cage est un acte égoïste. Cependant, le résultat donne cette fois raison à l’entraîneur français. Ben Mustapha sort une excellente prestation lors de la séance. Même Mouez Hassen, calmé, applaudit.
Améliorer encore le niveau de jeu
La Tunisie a montré quelques bons signes en retrouvant un bon équilibre au sein d’une formation sans fioritures (notamment à l’entre jeu et en attaque comme au premier tour). On a donc vu que Giresse a – enfin – mis les joueurs à leur place surtout Kechrida, Khenissi et Skhiri. On a vu combien Khenissi reste précieux par sa combativité, son opportunisme et son influence tactique sur l’équipe. Ferjani Sassi apte à apporter (pour sa première titularisation en cette CAN), sa rigueur et sa précision du jeu vers l’attaque, Ghailen Chaalali et Anice Badri bien disponibles à la couverture sur les couloirs.
L’équipe de Tunisie devrait toutefois améliorer encore son niveau de jeu, varier les manœuvres offensives, chercher l’effet de surprise, booster la qualité des passes et des centrages; mais surtout corriger sa grosse lacune : le jeu aérien sur les balles arrêtées. Tout en récupérant convenablement avant le «choc» avec les surprenants Malgaches qui ont joué 24 heures avant les Tunisiens et bénéficieront donc d’une journée supplémentaire de repos.
Le programme complet des quarts de finale
Mercredi 10 juillet :
Sénégal – Bénin, à 17 h, stade du 30-Juin au Caire.
Nigeria – Afrique du Sud, à 20 h, stade international au Caire.
Jeudi 11 juillet :
Côte d’Ivoire – Algérie, à 17 h, Stade de Suez.
Madagascar – Tunisie, à 20 h, Stade Al Salam au Caire.
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