La chanteuse et musicienne algérienne Souad Massi a assuré la dernière soirée musicale de la 55e édition du Festival International de Hammamet le soir du dimanche 18 août2019. Des retrouvailles toujours aussi magiques entre l’ambassadrice de la musique algérienne et le public tunisien.
Par Fawz Ben Ali
Comme à chaque édition du Festival de Hammamet, l’Algérie est fortement présente aussi bien dans le public que parmi les artistes programmés. Cette année, c’est la vedette de la chanson maghrébine qui a clôturé le volet musical, avant la clôture définitive avec la pièce de théâtre tunisienne ‘‘Juif’’ de Hamadi Louhaibi.
Un public toujours aussi nombreux
L’auteure-compositrice, musicienne et interprète algérienne Souad Massi est une habituée des festivals tunisiens, et le public est toujours aussi nombreux à chacun de ses passages, comme ce fut le cas dimanche soir au théâtre plein-air de Hammamet, un concert qui avait affiché complet longtemps avant sa date initialement prévue pour le 27 juillet dernier (reportée pour cause du deuil national observé suite au décès du président de la république Béji Caïd Essebsi).
Placée sous le signe de la beauté, de l’amour et de la paix, le concert de Souad Massi a commencé à 22h et s’est poursuivi jusqu’à 23h30 pour une charmante ballade musicale sur les rythmes algériens et les musiques du monde.
Derrière sa guitare acoustique, Souad Massi s’est fait accompagnée par les deux grands musiciens algériens Rabah Khalfa aux percussions et Mehdi Hadhab au oud, ouvrant le bal en douceur avec ‘‘Dar Jadi’’, qui a été suivi par ‘‘Kol youm’’, ‘‘Tallit al bir’’, ‘‘Kelbi’’, ‘‘Ghir enta’’, ‘‘Raoui’’, ‘‘Twahacht’’, ‘‘Khallouni’’, ainsi qu’un poème d’Ahmad Matar, extrait de son album ‘‘Al Moutakallimun’’ dans lequel elle rend hommage aux grands poètes arabes, dont Abou El Kacem Chebbi.
Quand le chaâbi algérien parle aux musiques du monde
Portées par sa voix angélique et apaisante, ses chansons mêlent le chaâbi algérien et les musiques berbère et andalouse, à des rythmes plus modernes comme la folk, la pop ou le rock ; des sonorités très différentes qu’elle sait très bien fusionner dans un univers harmonieux et sans artifice. Son identité musicale est atypique et si particulière où on retrouve des airs de Yasmine Levy, de Francis Cabrel ou encore de Joan Baez, c’est d’ailleurs ce qui lui a permis de s’imposer depuis presque 20 ans (depuis la sortie de son album à grand succès ‘‘Raoui’’ en 2001) sur la scène musicale maghrébine et puis en France grâce à de prestigieuses collaborations avec quelques uns des plus grands noms de la chanson française, comme Marc Lavoine avec qui elle a chanté en duo ‘‘Paris’’.
À travers son vaste répertoire où elle chante en dialecte algérien, en arabe littéraire et en français, Souad Massi a pu faire de la musique algérienne un langage universel en l’emmenant sur d’autres registres. Sur la scène du Festival de Hammamet, elle a encore une fois réussi à toucher un public de tous les âges et de tous les horizons, complètement conquis par celle qu’on considère aujourd’hui comme l’une des plus belles voix de l’Afrique du nord, mais aussi comme une artiste engagée qui lutte pour une musique authentique et sans artifices.
Sous la nouvelle direction de Lassaâd Sayed, le Festival international de Hammamet a mené une édition à la hauteur des attentes de son public, toujours ouverte sur les musiques du monde, sur les dernières créations théâtrales et à la découverte de jeunes talents tunisiens, qui trouvent dans ce festival un soutien indéfectible.
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