A l’occasion de la COP 21 à Paris, l’artiste tunisienne Mounira Khemir présente une exposition des «oiseaux qui ont déserté la conférence mondiale sur le climat».
L’exposition sera inaugurée au PLAC*, à Genève, le jeudi 26 novembre, et s’y poursuivra jusqu’au 10 décembre 2015.
Mise sous le titre qui résonne comme un avertissement: «Dans le deuil de la lumière : Quel profil ?», cette exposition de dessins à l’encre de Chine sur papier kraft propose en exergue cette citation prémonitoire de Giorgio Agamben : «Contemporain est celui qui reçoit en plein visage le faisceau des ténèbres qui provient de notre temps».
Le titre de l’exposition, la citation d’Agamben, les dessins et les textes même de Mounira Khemir revêtent un caractère troublant de prémonition à la lumière des événements tragiques que nous vivons.
«Le naufrage de l’Erika, le 12 décembre 1999 au large de la Bretagne, est à l’origine des premiers oiseaux mazoutés peints. Ce geste revint de façon récurrente lors d’autres jours sombres qui ont émaillé la première décennie du 21e siècle. Comme autant de funestes présages dans un monde impitoyable, régi par toutes sortes de déroutes et de dérives. Catastrophes écologiques certes, mais aussi le 11 septembre, la guerre en Irak et d’autres calamités qui n’ont pas manqué de teinter cette décennie de noirceur et de violence», écrit Mounira Khemir. Qui s’empare de ce thème des oiseaux mazoutés, qui «disent tour à tour l’altération des êtres et des choses», pour réaliser une série de dessins où «se conjuguent plusieurs gestes qui parlent de la ‘sombritude’ de notre monde, mais aussi de l’enfermement, de la dictature et de l’injustice».
L’exposition donnera lieu à un livre à paraître aux éditions Notari, à Genève.
I. B
* PLAC (Petit Lieu d’Art Choisi) – Editions Notari, 1 rue René-Louis Piachaud 1204 Genève.
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