Pratiquement inconnue dans son pays natal, la Tunisie, la DJ hors-norme Cera Khin poursuit sa conquête des dance-floors allemands, notamment à Berlin où elle a installé son QG. De là, armée d’un business plan bien préparé et précis, elle sillonne le monde. Epanouïe et ambitieuse, Cera Khin a pris sa revanche… sur la vie.
Par Marwan Chahla
Dans un entretien accordé au magazine spécialisé allemand ‘‘Electronic Beats’’, Cera Khin, qui préfère garder anonyme sa véritable identité, fait le bilan 2019 de son activité professionnelle. «Cette année a été une année vraiment folle, déclare-t-elle, je l’ai débutée avec un déplacement à Tokyo. Puis, j’ai fait un saut Shanghai, New Delhi et Bombay. Ensuite, ça a été le tour de Mexico et New York. Et la Tasmanie, aussi ! A cela il faut ajouter deux sorties à la Boiler Room, une première au Khidi, à Tbilissi, et plusieurs concerts en Europe. Bref, je n’ai pas arrêté et j’aime ça, parce que je suis faite pour ce rythme de vie, pour ce mode de vie.»
Une attitude anticonformiste qui plait au public
Etonnamment, Cera Khin n’exerce vraiment son talent que depuis trois ans, mais les sélections qu’elle opère pour ses performances sur scène sont si «virales» et son attitude anticonformiste en ont fait une des vedettes de la musique techno la plus en vue –presque mondialement. Et, également, la plus active et la plus prolifique: avec ses émissions mensuelles sur Noods Radio, où elle met en avant ses explorations musicales, et son riche label Lazy Tapes.
«Je suis le genre de personne qui aime se lancer des défis et prendre des décisions difficiles. Cela ne me dérange pas», dit-elle à propos de son installation, en 2013, à Berlin, ville qu’elle considérait, à l’époque, «culturellement et physiquement difficile.»
Berlin, une grande source d’inspiration
Après six années de ce qu’elle estime avoir été des années de formation et d’apprentissage, Cera Khin pense que Berlin est devenu sa ville, avec ses valeurs libérales et l’ouverture d’esprit des Berlinois: «cette atmosphère et cet environnement me vont parfaitement», insiste-t-elle.
«Ici, vous avez toute la latitude de faire ce que vous voulez. Personne ne peut s’autoriser de vous juger. Et ça c’est vraiment une source d’inspiration et de motivation que je n’ai pas connue auparavant. En Tunisie, puisqu’il faut le dire, je me sentais toujours soumise à de nombreuses contraintes et il fallait se battre vraiment pour faire les choses. Ici, c’est différent. On est tellement libre», poursuit-elle… sans aucun regret.
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