D’après une étude quantitative réalisée par le Forum social pour les droits économiques et sociaux (FTDES), et rendue publique aujourd’hui, 16 décembre 2019, 51,1% des migrants subsahariens ont été victimes d’actes haineux et/ou racistes de la part des Tunisiens, en 2019.
Comme partout dans le monde, une proportion des citoyens en Tunisie fait ouvertement preuve de racisme et de xénophobie. Le mépris envers certaines ethnies peut d’ailleurs aisément se faire sentir dans la vie de tous les jours, ne serait-ce qu’à travers les idées exprimées par une partie de la société.
Les Africains subsahariens sont probablement les principales victimes de cette discrimination raciale en Tunisie puisque plus d’une personne sur deux parmi eux estiment avoir été ciblées par des actes racistes.
Ces actes consistent principalement en des insultes (89,60%), des violences physiques (33,90%), des arnaques (29,60%), des violations (22,90%), du chantage (7,80%) et du manque de respect (4%), selon ladite étude.
Faten Msakni, professeure universitaire et responsable de l’étude ayant rassemblé 962 migrants, a précisé que l’on distingue deux types de sources de violence : la première est individuelle, menée par des citoyens, des chauffeurs de taxi, des propriétaires de magasins, etc., tandis que la deuxième est institutionnelle et est principalement observée aux postes de police, aux bureaux d’accueil ou encore aux entreprises privées.
Cette situation qui ne date pas d’hier a d’ailleurs poussé le parlement tunisien à adopter, en octobre 2018, une loi historique criminalisant le racisme.
Mais la discrimination en Tunisie ne concerne pas seulement les actes de racisme. Le sexisme, le régionalisme, l’homophobie ou encore l’intolérance religieuse caractérisent également une bonne partie de nos rapports sociaux et montrent à quel point il nous est encore difficile d’accepter, tout bonnement, la diversité.
C. B. Y.
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