A un jour de la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée au vote de confiance pour le gouvernement proposé par Habib Jemli, ce dernier a indiqué, ce matin, jeudi, 9 janvier 2020, sur Mosaïque FM, qu’il ne pourra être certain du passage de son gouvernement qu’en soirée, car «les négociations se poursuivront tout au long de la journée».
Ces négociations concernent principalement Qalb Tounes, dont le vote des députés sera arithmétiquement décisif. Ou elles concernent plutôt son président, Nabil Karoui, puisque ce dernier est vraisemblablement le seul décideur au sein du parti, du moins si on se fie à la déclaration de Rafik Amara, qui a assuré hier que les députés du bloc attendront «les instructions de Si Nabil» pour savoir s’ils soutiendront ou pas le gouvernement Jemli.
Conscient que Qalb Tounes décidera en quelque sorte de sa survie en tant que chef du gouvernement, Habib Jemli n’a pas manqué de valoriser ce parti en confirmant le fait que certains noms de sa liste gouvernementale ont eu son accord préalable.
En revanche, il s’est montré beaucoup plus strict avec Ennahdha, le parti qui l’a désigné et envers lequel, il est ouvertement accusé d’être soumis, en assurant que s’il découvre un quelconque lien de proximité entre un nom de sa liste et ce mouvement, il n’hésitera pas à l’écarter du gouvernement.
En fait M. Jemli est presque prêt à «tout» pour que son gouvernement passe et montre peu de conviction vis-à-vis de sa «large» composition gouvernementale de 43 noms, qu’il défend très timidement, tout en montrant sa disposition à en sacrifier n’importe qui, afin de satisfaire ses détracteurs, une fois que le gouvernement est approuvé par le parlement.
Habib Jemli a, par ailleurs, indiqué qu’il a parlé avec deux personnes appartenant à sa liste (sans les nommer) accusées d’avoir des appartenances partisanes, et a assuré qu’elles lui ont présenté des documents prouvant le contraire.
Sur un autre plan, il a affirmé que le président de la République, Kaïs Saïd, souhaite que le gouvernement passe et ne pense même pas à l’hypothèse du «gouvernement du président», qui deviendra pourtant effective si jamais le sien n’obtient pas, demain, la confiance du parlement.
C. B. Y.
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