Le dirigeant du parti islamiste Ennahdha Abdellatif Mekki a accusé ceux qui critiquent la rencontre, samedi dernier, entre Rached Ghannouchi et Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, de s’acharner contre son parti. «Il y a peut-être une erreur de timing ou de protocole diplomatique, mais cela ne mérite pas autant de critiques», a-t-il dit.
Invité, aujourd’hui, mardi 14 janvier 2020, sur Mosaïque FM, Abdellatif Mekki a ajouté que certaines critiques adressées Rached Ghannouchi, chef d’Ennahdha et président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ne sont pas objectives : «Elles s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de dénigrement, menée par des parties qui n’acceptent pas les règles de la démocratie et cherchent à exclure Ennahdha du paysage politique. Certains ne ratent pas une occasion pour s’acharner contre nous et porter atteinte à Rached Ghannouchi», a-t-il encore accusé, en prenant la posture de la victime, chère aux islamistes, même lorsqu’ils sont au pouvoir comme aujourd’hui en Tunisie. .
Le dirigeant nahdhaoui a cependant avoué que le timing de cette visite de Ghannouchi au président turc est probablement mal choisi (entendre : au lendemain même de l’échec du gouvernement proposé par Ennahdha), et que s’il a été invité en tant que président du parlement, ce serait alors une probable erreur de protocole diplomatique, pour ne pas dire que Rached Ghannouchi mélange sciemment les rôles.
«Il n’y avait pas urgence à se rendre à Istanbul, on ne sait cependant pas si la rencontre ne s’est pas imposée à cause de la conjoncture actuelle, notamment les événements en Libye», a-t-il encore dit, en ajoutant que les députés peuvent auditionner Rached Ghannouchi à ce propos, «au lieu de s’acharner sur lui, avec des critiques non constructives».
Rappelons que le 12 décembre 2019, Abdellatif Mekki avait vivement critiqué Rached Ghannouchi, qu’il a notamment qualifié de despote.
Il avait aussi appelé Ennahdha à tenir son congrès dans le délai requis, c’est-à-dire en mai 2020, pour élire un nouveau président, estimant que son chef n’est plus capable de le présider, après son élection à la présidence de l’Assemblée.
Y. N.
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