L’agence Reuters a rapporté hier, vendredi 31 janvier 2020, que les banques tunisiennes ont accepté de prêter au gouvernement tunisien 455 millions d’euros –soit un peu plus de 500 millions de dollars ou 1,418 milliards de dinars tunisiens (MdDT). A un moment où l’Etat tunisien s’efforce d’emprunter, pour cette année fiscale 2020, plus de 12 MdDT…
A un moment, également, où notre pays se débat, depuis les législatives d’octobre dernier pour trouver successeur au gouvernement de Youssef Chahed. Après deux longs mois de concertations, de tractations et de marchandages, le 10 janvier 2020, la désignation de Habib Jemli par le parti islamiste Ennahdha n’obtient pas la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Ainsi, le compteur politique est remis à zéro et, dix jours plus tard, le président Kaïs Saïed désigne Elyès Fakhfakh, qui espère pouvoir mettre sur pied une coalition gouvernementale, la semaine prochaine, qui obtiendra l’aval des représentants du peuple…
Le temps économique et financier dont dispose la Tunisie est très court et ses besoins urgents sont considérables. Pour cette année, notre pays a besoin d’emprunter 4,3 milliards de dollars, c’est-à-dire 12,1 MdDT, y compris 3,66 MdDT sur le marché local, soit un peu plus de 30,23% des prêts que la Tunisie compte contracter.
Jusque-là, le pays s’en sort grâce à l’endettement, extérieur et intérieur, mais cette solution ne saurait être viable trop longtemps, d’autant que l’argent emprunté n’est pas utilisé pour créer des richesses et des emplois, mais pour payer des salaires et financer les services publics.
La Tunisie est depuis 2011 un pays en panne. Il consomme plus qu’il ne produit. Et va à pas sûr dans le mur, alors que ses dirigeants politiques continuent de faire les beaux sur les plateaux de télévision. Ils sont écœurants de suffisance, d’irresponsabilité et de bêtise. De quoi dégoûter les Tunisiens de la démocratie et du suffrage universel !
M. Ch.
Donnez votre avis