Le bras-de-fer entre Ennahdha qui veut, coûte que coûte, intégrer Qalb Tounes au prochain gouvernement, et Elyes Fakhfakh, qui a choisi d’écarter ce parti, se poursuit…
Le porte-parole du parti islamiste, Imed Khemiri, a fait savoir aux médias, aujourd’hui, 6 février 2020, que son mouvement n’est pas concerné par l’attribution des départements ministériels dans le cadre du gouvernement Fakhfakh.
Ennahdha n’a donc proposé aucun nom au chargé de former le prochain gouvernement, Elyes Fakfakh, ne donnant, ainsi, pas suite à sa demande, à cet effet, à l’attention des partis avec lesquels il mène actuellement des concertations officielles.
Khemiri a, par ailleurs, précisé qu’Ennahdha est dans l’attente d’un accord avec le chef du gouvernement désigné, qui correspond à sa vision de mettre en place «un gouvernement d’unité nationale qui n’exclue aucune partie et qui soit soutenu par une large coalition politique». Autrement dit, un gouvernement qui intègre aussi Qalb Tounes.
Rappelons que le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a réuni ce matin, chez lui, Fakhfakh et le président de Qalb Tounes, Nabil Karoui, en vue de convaincre le premier d’intégrer le parti du second à son gouvernement. Rien n’a filtré sur les discussions et aucun accord n’a été annoncé par aucune des trois parties, et on peut donc estimer que la situation est encore au point mort, chacun campant sur ses positions.
Notons également qu’hier, le leader islamiste est passé à la vitesse supérieure dans sa pression exercée sur Fakhfakh, en menaçant médiatiquement de ne pas le soutenir au parlement (et donc de faire tomber son gouvernement) s’il s’obstinait à écarter Qalb Tounes. Et ce, quelques semaines seulement après avoir lui-même déclaré que… son mouvement ne participera pas à un gouvernement incluant Qalb Tounes, «le parti qui fait face à des soupçons de corruption», avait-il justifié. Cherchez l’erreur !
C. B. Y.
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