Le président de la république Kaïs Saïed a rappelé que, selon la constitution, le retrait de confiance au gouvernement de gestion des affaires courantes n’est pas possible. «Ceux qui ont rédigé un texte de loi doivent le respecter», a-t-il dit, en réponse à Ennahdha qui cherche à retirer la confiance au gouvernement Chahed et à le remplacer par un «gouvernement de la majorité parlementaire».
C’est ce qu’a déclaré Kaïs Saïed, lors de sa rencontre, aujourd’hui, lundi 17 février 2020, avec le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, en précisant que l’article à appliquer est l’article 89 de la constitution, qui est claire : «aussi bien en langue arabe et qu‘en français et dans toutes les autres langues».
«Ceux qui ont accepté d’entrer en politique ne peuvent exercer qu’à travers les dispositions de la constitution. Le gouvernement n’a pas de comptes à rendre à cette Assemblée, étant issu du précédent parlement et il a été chargé, le 15 novembre 2019 , de gérer uniquement les affaires courantes», a-t-il rappelé, en ajoutant : «Comment un parlement peut-il retirer la confiance à un gouvernement, confiance qu’il ne lui a même pas accordée», rappelant ainsi que le gouvernement Chahed a eu la confiance du précédent parlement. Et que l’actuel parlement, élu il y a 3 mois, ne peut la lui retirer, parallélisme des formes oblige.
Rappelons qu’après son retrait du gouvernement Fakhfakh, annoncé, samedi dernier à la dernière minute, le parti islamiste Ennahdha a évoqué la possibilité de mettre en place une motion de censure contre le gouvernement Chahed pour le remplacer par un gouvernement dit de «la majorité parlementaire».
Commentant la déclaration de Kaïs Saïed, le président du Conseil de la Choura d’Ennahdha, Abdelkrim Harouni, a indiqué, pour sa part, que son parti respectera la «précision» du président.
«En l’absence d’une Cour constitutionnelle, il est le garant du respect de la constitution», a-t-il précisé sur Shems FM.
Y. N.
Donnez votre avis