La neutralité qui a toujours caractérisé la politique étrangère tunisienne doit se poursuivre. Et dans ce cadre, Kaïs Saïed tient à ce que les différends politiques entre Tunisiens soient exclusivement résolus en interne.
A l’issue de la rencontre qui l’a réuni, au palais présidentiel de Carthage, avec l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, le président de la république, Kaïs Saïed, a assuré, lors d’une conférence de presse tenue hier soir, lundi 24 février 2020, que les conflits internes en Tunisie ne doivent pas être résolus en s’alliant avec des parties étrangères.
«La Tunisie est la nation de tous les Tunisiens et il ne doit y avoir aucun moyen pour une partie de rechercher une alliance étrangère afin de résoudre ses conflits avec un adversaire politique», a-t-il dit, faisant probablement allusion au rapprochement politique controversé entre les islamistes Tunisiens (représentés principalement par le mouvement Ennahdha) et l’axe international soutenant leur courant idéologique, composé essentiellement de la Turquie et le Qatar.
La rencontre a également été l’occasion de débattre de la situation en Libye, et à cet effet, la Tunisie et le Qatar sont unanimes sur la nécessité de parvenir à une solution intra-libyenne, d’après Saïed, qui a, par ailleurs, évoqué la possibilité d’inviter les tribus libyennes à une 2e réunion élargie en Tunisie, après celle qui a eu lieu en décembre 2019. Et qui n’a abouti à aucun résultat palpable.
Le président de la république a, sur un autre plan, salué les relations bilatérales «exceptionnelles» entre le Qatar et la Tunisie, et le soutien financier de l’émirat, depuis 2011, évoquant la possibilité de convertir les dettes en projets d’investissement.
Kaïs Saïed a notamment indiqué, dans le même contexte, qu’il a parlé avec M. Ben Hamad d’un «souk de légumes» à Sidi Bouzid. Une révélation qui a suscité des commentaires ironiques sur les réseaux sociaux, jugeant que le projet ne mérite pas d’être évoqué à ce niveau.
C. B. Y.
Donnez votre avis