Lors du mot qu’il a donné à l’issue de la prestation de serment des membres du gouvernement d’Elyes Fakhfakh, le président de la république, Kaïs Saïed, a tenu à indiquer que le nouveau chef du gouvernement doit être considéré comme tel, et pas comme «un premier ministre».
«Contrairement à ce qui a été dit par certains [députés], lors de la plénière consacrée au vote de confiance au gouvernement, je voudrais préciser que celui-ci est le gouvernement du chef du gouvernement [et pas celui du président]. Le chef du gouvernement n’est pas un 1er ministre ni un secrétaire d’Etat comme cela a été dit», a-t-il déclaré.
Notons que les critiques de ce genre se basent sur 2 raisons : le fait que c’est Kaïs Saïed qui a nommé Elyes Fakhfakh en tant que chef du gouvernement bien qu’il n’ait été préalablement proposé que par un seul parti (Tahya Tounes); et le fait que Fakhfakh a annoncé, juste avant le début des concertations, que son critère principal dans la détermination des partis de son gouvernement est la position adoptée lors du 2e tour de la présidentielle. En d’autres termes, le soutien accordé à Kaïs Saïed face à Nabil Karoui.
Cela dit, ce critère – qui permettait essentiellement d’écarter Qalb Tounes du pouvoir – servait vraisemblablement de prétexte pour éviter, diplomatiquement, de mentionner la probable vraie raison, à savoir le refus de gouverner en partenariat avec un parti dont le président, Nabil Karoui, fait face à de sérieuses accusations de corruption.
Un refus sur lequel les deux chefs du pouvoir exécutif sont visiblement unanimes. D’ailleurs, Kaïs Saïed a indiqué, lors de la même allocution, que la principale bataille qui attend le nouveau gouvernement est la lutte contre la corruption.
C. B. Y.
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