La découverte de plusieurs copies de cartes d’identité nationales (CIN), à Douar Hicher (gouvernorat de la Manouba), jetées dans la rue, comme des ordures, a soulevé la polémique sur les réseaux sociaux, hier, 2 avril 2020.
Selon des habitants de la région, qui ont tourné une vidéo massivement partagée sur facebook où ils ont montré ces cartes jetées par terre, il s’agit de copies de CIN de citoyens ayant demandé une aide sociale auprès de la délégation de la ville, pour faire face à la crise financière due au confinement général.
Intervenu sur Mosaïque FM, ce matin, le maire de Douar Hicher, Mokhtar Gharbi, a affirmé que des personnes non identifiées se sont introduites dans le bureau de la délégation et qu’elles ont pris la boîte contenant ces copies de cartes d’identité, avant de les jeter dans la rue et de les photographier.
Pas certain que ces explications aient été convaincantes. Et quoi qu’il en soit, une enquête administrative, voire judiciaire, doit avoir lieu afin d’élucider cette affaire.
D’autant plus que la version du maire vient contredire celle de Mohamed Béji, délégué de Douar Hicher, qui a assuré hier soir, dans une déclaration donnée à Jeunesse TV, que toute cette affaire était une mise en scène et que les documents de près de 2.000 citoyens, ayant fait appel à sa direction pour recevoir de l’aide, sont actuellement sur son bureau.
Selon les premiers éléments de l’enquête menée par le gouvernorat de Manouba, la caméra de surveillance de la délégation a filmé 3 jeunes hommes, dans la file d’attente, qui entraient et sortaient d’un bureau adjacent. Leur manège a suscité les suspicions des enquêteurs, d’autant qu’une femme, montrée dans la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et prétendant être atteinte d’un cancer, a rapporté, lors d’une confrontation avec les agents de la délégation, que trois jeunes hommes lui ont dit de dire ce qu’elle avait dit devant la caméra, lui faisant miroiter la perspective d’une aide sociale.
C. B. Y.
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