«La nomination d’Oussama Ben Salem et Imed Hammami (en tant que conseillers d’Elyes Fakhfakh, Ndlr) est une réalité que vous devez accepter, bon gré mal gré. Si vous n’acceptez pas ces nominations, allez boire l’eau de mer Méditerranée», avait écrit, la députée Ennahdha, Jamila Ksiksi, lundi soir, sur son compte Facebook, avant de supprimer, peu de temps après, ce post qui a suscité une vague de critiques.
La députée Ennahdha explique, aujourd’hui, mardi 28 avril 2020, avoir supprimé son statut Facebook par respect pour les personnes respectueuses qui ont critiqué ces nominations, mais dit ne pas regretter de s’être ainsi adressée à «des personnes qui ont un problème avec le parti Ennahdha et qui n’acceptent ni la différence, ni la démocratie, ni le pluralisme et qui considèrent les dirigeants d’Ennahdha comme des extraterrestres», a-t-elle écrit dans un autre post publié aujourd’hui.
Pour Jamila Ksiksi, la plupart de ceux qui ont critiqué ces nominations (qui ne sont toutefois pas encore officielles) «sont prisonniers de leur haine idéologique, sont des ennemis de la révolution et rêvent du retour de l’ancien régime autoritaire» (sic!).
La vieille rengaine, en somme, qui ferait sourire beaucoup, car non seulement les islamistes n’ont rien à voir avec la révolution qu’ils ont volée, phagocytée et vidée de toute sa portée révolutionnaire, mais ils ont renoué aussi avec tous les caciques de l’ancien régime, et les plus corrompus d’entre eux, dont ils cherchent désespérément l’appui.
La députée dit que d’autres nominations décidées par le président de la république et le chef du gouvernement sont passées inaperçues et que celle de Ben Salem et Hammami ont été vivement critiquées, «allant jusqu’à la diffamation des dirigeants nahdhaouis et certains ont en même fait une affaire d’Etat, uniquement parce que certaines parties pensent qu’Ennahdha n’a pas le droit de gouverner», a-t-elle encore écrit, feignant d’oublier que ce n’est Ennahdha en tant que tel qui pose problème (il y a des ministres nahdhaouis dans le gouvernement), mais l’incompétence crasse des deux personnes ainsi bombardées conseillers du chef du gouvernement, sans avoir la moindre qualification pouvant justifier l’accès à un tel poste
«Estimant que ce post ne peut être adressé à tous les Tunisiens ni à ceux qui ont fait des critiques constructives, sans attaquer le parti Ennahdha, et sur conseil de personnes que je respecte et pour qui j’ai beaucoup d’estime, j’ai préféré supprimer ce court post qui a fait un grand bruit», a-t-elle ajouté.
En d’autre termes, elle ne s’est finalement pas excusée pour le post où beaucoup ont vu un manque de respect flagrant, d’autant que Mme Ksiksi, en tant qu’élue du peuple, aurait du faire preuve de plus de retenue.
Y. N.
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