Alors que les activités culturelles, sportives, religieuses ou de loisir sont suspendues en Tunisie, comme dans la plupart des pays du monde, afin d’éviter toute prise de risque inutile pouvant aboutir à la transmission du coronavirus, Mohsen Marzouk estime, grâce à un élan de populisme qu‘on ne lui connaissait pas, qu’il est temps d’ouvrir les mosquées.
Par Cherif Ben Younès
L’argument qu’il a avancé à cet effet est le même que celui exprimé la semaine dernière par un certain… Seifeddine Makhlouf, député de tendance islamiste : celui de l’ouverture des magasins. Ainsi, il a comparé la prière, un acte spirituel loin d’être vital et pouvant s’effectuer chez soi, à des secteurs économiques en grandes difficultés et dont la suspension fait des centaines de milliers de chômeurs.
Si pour Makhlouf le populisme religieux est, depuis des lustres, un fond de commerce, cela est plutôt nouveau pour le secrétaire général de Machrou Tounes, qui a, visiblement, décidé d’explorer de nouvelles pistes, en quête d’une popularité qui lui a toujours tourné le dos malgré son éloquence et ses compétences politiques.
Toutefois, il est hors de question que cela soit au détriment de la Tunisie et de la sécurité sanitaire de ses citoyens. Le coronavirus est trop dangereux pur que ce genre de dérapages grotesques, à des fins populistes à deux balles, passent inaperçus.
D’autant plus que notre pays a montré, à l’occasion de la crise actuelle, qu’il avait suffisamment de savoir-faire pour prendre les décisions adéquates concernant les restrictions sanitaires, sans avoir besoin de l’intervention de ces pseudo-connaisseurs.
Par conséquent, tant que les stades, les salles de sport, les plages ou encore les cafés sont interdits, rien ne peut justifier la réouverture des mosquées à l’heure actuelle.
Donnez votre avis