Parce que Hichem Mechichi, le chef de gouvernement désigné par le président de la république Kaïs Saïed, a décidé de composer un gouvernement de compétences nationales indépendantes des partis, Noureddine Bhiri, ancien ministre de la Justice et président du bloc parlementaire d’Ennahdha, voit dans cette décision un coup d’Etat. Pas moins ! Cette sortie médiatique excessive, qui en a choqué beaucoup, mérite d’être expliquée.
Par Imed Bahri
Même si tous les partis ayant été au pouvoir et à leur tête Ennahdha ont montré, au cours des neuf dernières années, qu’ils étaient incapables de s’entendre sur le minimum et de défendre les intérêts supérieurs de la nation, étant animés par des considérations idéologiques ou par des intérêts partisans, M. Bhiri, à l’instar de ses Frères musulmans, n’arrive pas à avaler la pilule du gouvernement de compétences nationales indépendantes et crie même au coup d’Etat ! Pour lui, même s’ils ne comptent dans leurs rangs que des incompétents, des bras cassés et des opportunistes à la solde de pays étrangers, et c’est le cas d’Ennahdha, les partis doivent continuer à mettre leurs hommes dans le gouvernement. D’ailleurs, il ne voit pas le parti islamiste loin des rouages de l’Etat. Cela lui est insupportable. C’est un cauchemar…
On savait qu’Ennahdha s’est embourgeoisé à tel enseigne qu’il ne supporte pas de s’éloigner du pouvoir, on sait bien aussi que M. Bhiri est aigri et frustré car son beau-frère Bechir Akremi, inamovible procureur de la République de Tunis, ne l’est plus depuis le dernier mouvement au sein du corps de la magistrature, mais surtout qu’Ennahdha et son très erdoganien président Rached Ghannouchi, s’ils sont éloignés du gouvernement, ne pourront plus agir au cœur de l’exécutif pour concrétiser les plans expansionnistes de leurs maîtres Turcs et Qataris.
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