L’auteur réagit au documentaire intitulé ‘‘L’Algérie, le pays de toutes les révoltes’’, diffusé dans le magazine ‘‘Enquête exclusive’’, présenté par Bernard de Lavillardière, dimanche dernier, 20 septembre 2020, sur la chaîne française de M6.
Par Kamel Essoussi *
J’ai vu le documentaire de M6 sur l’Algérie. Un cauchemar ce pays, une flamme éteinte. Définitivement. Des Makhlouf et des Ghannouchi déguisés en Tebboune et en généraux mais qui gouvernent réellement là-bas. Tolèrent les kouttabs et les voiles, recyclent un islamisme des ténèbres, l’officialisent. Une Algérie qui se voile entière, recule, dégringole, dégénère, tourne le dos à la modernité, à la rationalité.
La Tunisie, à côté, est un paradis. «Mnawwra» (illuminées) par toutes ses luttes contre la soumission à cet islamisme, de toute sa résistance, de tous ses intellectuels qui tirent vers le haut, de toute sa société civile qui veille au grain.
Rien de tout ça en Algérie qui baisse les bras, résignée, voilée entière d’un linceul noir et errant sur un sol tout aussi noir en pétrole. À part les échos des cris de liberté de quelques Algériens de France, toute l’Algérie de l’intérieur est un naufrage collectif. Un pays où on n’aimerait pas vivre.
Mon dieu, ce qu’on peut aimer ce petit grand pays qu’est la Tunisie. Subissant les assauts répétés de cet islamo-fascisme, mais toujours debout à râler, à résister, à faire reculer ce monstre hideux. Mère patrie, mère courage qui frétille de vie et qui s’en sortira.
La Tunisie n’a rien de comparable avec l’Algérie qui répond à ses malheurs évoqués par le reportage de M6 en interdisant la chaîne sur son territoire, l’accusant d’avoir porté «un regard biaisé sur le Hirak» (la révolte populaire en cours dans ce pays depuis février 2019 et de l’avoir fait réaliser par une équipe munie d’une «fausse autorisation de tournage». Ce que la chaîne dément formellement.
On rappellera au passage que la diffusion en mai dernier par la chaîne publique France 5 d’un autre documentaire sur la jeunesse algérienne et le «Hirak» – ‘‘Algérie mon amour’’ du journaliste et réalisateur français d’origine algérienne Mustapha Kessous – avait déclenché une crise diplomatique entre Alger et Paris.
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