Malgré les vaines assurances des derniers jours de la part des responsables de la santé, il n’y a plus aujourd’hui de lit de réanimation disponible dans les cliniques privées dans le Grand-Tunis pour accueillir un malade atteint de la Covid-19. Même avec des pistons solides, on n’en trouve plus. La confirmation de cette pénurie est venue du Dr Faouzi Addad, dans un post publié sur sa page Facebook, ce matin, dimanche 4 octobre 2020, que nous reproduisons ci-dessous.
Par Pr Faouzi Addad *
Je comptais écrire ce matin un post sur le club de mon cœur, le légendaire Club Africain pour ces 100 ans, mais l’appel téléphonique de détresse à 7h du matin d’une collègue qui n’arrive pas à trouver un lit de réanimation dans une seule clinique du Grand-Tunis pour son papa m’a remis dans la triste réalité.
Le patient a tous les critères d’hospitalisation en réanimation sur un terrain fragile. Chaque retard de prescription et de prise en charge sera déterminant pour la suite.
J’ai fait avec elle le tour des cliniques, toutes les réanimations sont saturées. Ce qui veut dire que même si tu as les moyens et une connaissance solide tu ne trouveras pas de lit.
L’augmentation de capacité de lits dans les cliniques et même dans les hôpitaux ne pourra se faire car le problème ce sont les ressources humaines et non les lits. Il n’y a pas eu de recrutements à temps du personnel paramédical et les jeunes nouvellement recrutés ne veulent pas travailler dans ces conditions.
Il faut aplatir la courbe des cas graves. Les mesures prises hier même si elles sont appliquées à 100% n’auront d’effet sur le terrain que dans 15 jours. Combien de morts entre temps? Combien de familles en détresse? Combien de gens qui auront une fortune mais mourront par manque d’oxygène?
Nous ne cessons de le répéter depuis des semaines que la vague monte et qu’elle va continuer à le faire. Nous ne sommes qu’au début. La perquisition des lits dans les hôpitaux publiques doit être urgente, le redéploiement du personnel soignant aussi, avec une petite formation aux gestes de réanimation. L’heure est grave. Arrêtons de perdre du temps. Nos parents ne trouveront plus de lits. Le nombre de décès va grimper plus vite que prévu et les contaminations des soignants par non respect des règles de confinement vont aussi se multiplier, réduisant le nombre de soignants. Soyons solidaires…
Donnez votre avis