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Affaire de l’enseignant décapité à Paris : L’association Tunisie France Culture porte plainte contre Rached Khiari

Le président de l’association Tunisie France culture (TFC), Mehdi Chaâbane, a indiqué, ce lundi 19 octobre 2020, dans une déclaration accordée à Kapitalis, qu’il a porté plainte, au nom de son association, contre le député Rached Khiari, auteur d’un statut Facebook via lequel il a, implicitement, justifié l’acte terroriste perpétré, vendredi dernier, à Paris, contre l’enseignant Samuel Paty.

Par Cherif Ben Younès

Pour rappel, M. Paty avait été décapité par un djihadiste de 18 ans, originaire de la Tchétchénie, pour avoir montré des caricatures du prophète de l’islam, Mohamed, à ses élèves, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.

«L’offense au Messager d’Allah est le plus grave des crimes, et celui qui le commet doit en assumer les conséquences, qu’il s’agisse d’un Etat, d’un groupe ou d’un individu», avait commenté le député Khiari, connu pour sa proximité des deux groupes parlementaires islamistes, Ennahda et la coalition Al-Karama.

Hier, Khiari a encore publié un statut controversé contenant le hashtag «Illa rassoul Allah» («Tout sauf le Messager d’Allah»), montrant ainsi qu’il ne regrette pas avoir justifié l’acte terroriste de Paris et qu’il ne craint pas non plus les poursuites judiciaires même après l’ouverture d’une enquête à son encontre par le pôle judiciaire antiterroriste.

La position de l’islamiste, qui siège à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et représente donc, en quelque sorte, l’Etat tunisien, a fait du bruit en France, et a alimenté l’hostilité des partisans de l’extrême droite envers la communauté tunisienne, selon Mehdi Chaâbane, qui réside dans la ville de Toulon.

«Nous sommes désormais harcelés et pointés du doigt. L’intégrité physique et sociale de la communauté tunisienne en France est menacée», a-t-il regretté.

Rached Khiari, qui prétend faire partie du courant révolutionnaire tunisien, ne croit, tout bonnement pas, à des droits humains fondamentaux tels que la liberté de croyance et la liberté d’expression. Avec les daéchiens et les extrémistes islamistes, il partage l’idée selon laquelle le sacré plus important que ces droits, et pense même que tuer ceux qui jouissent de leur liberté pour critiquer ironiquement le prophète de l’islam est tout à fait légitime.

Pire encore : si le député ose exprimer une opinion aussi dangereuse, ce n’est pas parce qu’il est courageux, mais parce qu’il jouit d’une immunité parlementaire. Un privilège scandaleux et de plus en plus contesté par l’opinion publique tunisienne.

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