Il y aurait une ultime issue pour le Croissant sportif chebbien (CSCH) pour que la sanction sévère que lui a infligée la Fédération tunisienne de football (FTF), à savoir la suspension de toutes ses activités durant la saison 2020 – 2021, soit invalidée.
Par Cherif Ben Younès
En effet, selon le ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Insertion professionnelle, Kamel Deguiche, la décision prise par le bureau de la FTF n’est que provisoire selon les statuts de la fédération, et elle ne pourra être définitive qu’après l’approbation de la majorité des clubs lors d’une assemblée générale.
Il a donc indiqué hier, lundi 26 octobre 2020, en réponse aux interventions des députés, au cours de la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), que son département avait envoyé une correspondance, vendredi dernier, à la FTF, l’appelant à appliquer l’article 15 de son règlement et lui laissant un délai de 3 jours ouvrables pour donner une réponse.
Le ministre a même menacé d’escalade en cas de non-réponse ou de réponse négative, n’excluant pas la possibilité de dissoudre la fédération ou de mettre fin aux activités de son président, en vertu de l’article 21 de la loi organique n° 95-11 du 6 février 1995, relative aux structures sportives, dont voici le texte : «Le Ministre chargé du sport peut, en cas de carence ou de mauvaise gestion, mettre fin aux activités d’un, de plusieurs ou de l’ensemble des membres du bureau fédéral et ce, par arrêté dûment motivé».
Cependant, il est à rappeler que la Fédération internationale de football (Fifa) interdit catégoriquement l’ingérence des gouvernements dans les affaires de leurs fédérations nationales. Si cela se produit, elle peut même geler les activités de l’équipe nationale et des clubs du pays concerné dans les compétitions continentales et internationales.
La Fifa suggère plutôt de recourir au Tribunal arbitral du sport (TAS) en cas de conflit… même si, selon Deguiche, la loi tunisienne n’est pas incompatible avec les règlements de la fédération internationale.
Sur un autre plan, le comité exécutif du Comité national olympique tunisien a décidé, au cours de sa réunion d’hier, de traduire le dossier du président de la FTF, Wadie Jary, devant la commission d’éthique pour «avoir brisé la charte olympique et tenu des propos qui suscitent les conflits entre les régions et les classes».
Cherche-t-on la petite bête à Wadie Jary ? Ou ce dernier est-il réellement en train de dépasser ses limites juridiques et éthiques ? En tout cas, l’homme qui préside la FTF depuis 8 ans et qui compte présenter sa candidature pour présider la Confédération africaine de football (CAF) est plus que jamais en mauvaise posture.
Il doit faire face, en plus de l’affaire du CS Chebbien, à d’autres dossiers, notamment contre le député Yassine Ayari qui l’accuse, entre autres, de corruption financière. Ou encore aux critiques de l’opinion publique, qui a du mal à digérer sa candidature pour la présidence de la CAF, concurrençant ainsi un autre Tunisien, à savoir Tarek Bouchamaoui, lequel aurait plus de chances que lui à cette élection.
Pour ne rien arranger, Wadie Jary et le bureau fédéral à sa solde soutiennent ouvertement le Malgache Ahmed Ahmed, candidat à sa propre succession, et qui, on ne vous apprend rien, est l’un des symboles de la corruption au sein de la CAF, et qui plus est, ne porte pas la Tunisie et les Tunisiens dans son cœur.
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