Taieb Rached, président de la Cour de cassation a affirmé que 80% des biens qui lui ont été attribués par l’ancien procureur général de la république près du tribunal de grande instance de Tunis Béchir Akremi son erronés. «Je déclare mes biens à l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) et je n’ai rien à cacher», a-t-il affirmé, niant ainsi les accusations de corruption de son confrère.
Invité dans la soirée de ce lundi 23 novembre 2020, à l’émission «Rendez-vous 9», sur Attessia TV, Taieb Rached a également affirmé qu’il ne s’accroche pas à son immunité judiciaire : «Je suis parti voir le juge d’instruction de mon plein gré et s’il demandait la levée de mon immunité je n’y verrais aucun inconvénient, car je n’ai rien à cacher», a-t-il insisté.
Revenant sur le document diffusé par son confrère, Taieb Rached a nié posséder tous les biens qui y sont mentionnés, en donnant pour exemple le terrain de 45 hectares, en affirmant qu’il s’agit d’un terrain agricole d’un hectare acquis en 2001 et cédé en 2006, a-t-il dit.
«Chaque année je déclare mes biens à l’Inlucc et je n’ai rien à cacher», a ajouté le président de la Cour de cassation, estimant que cette affaire est montée de toute pièce et en regrettant que ces accusations soient rendues publiques, sans qu’il y ait de preuves et sans que la justice n’ait encore tranché.
Sur un autre plan, Taieb Rached, interrogé sur les accusations portées à l’encontre de Béchir Akremi dans l’instruction des affaires des assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi (assassinés par des extrémistes religieux, le 6 février et le 25 juillet 2013, Ndlr), il a affirmé que l’inspection générale a pris en charge le dossier depuis le 28 octobre dernier, suite à des manquement constatés dans les dossiers.
Le président de la Cour de cassation a notamment cité le retrait d’un document ou encore la non convocation de Ameur Belazi, accusé dans cette affaire et qui avait été condamné à 3 ans de prison ferme, en 2013, pour son implication dans l’affaire de la voiture piégée de la Gouelette.
«J’ai l’impression qu’il est au dessus de la loi», a-t-il déploré, en ajoutant que Béchir Akremi a fait l’objet de plusieurs suspicions, sans jamais être inquiété.
Ces manquements, rappelons-le, ont déjà été soulevés par le comité de défense des deux martyrs depuis des années. D’ailleurs Ameur Belazi a finalement fait l’objet d’un mandat de dépôt, par un autre procureur, en juillet 2018 pour avoir caché les armes ayant été utilisées pour assassiner Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Pour conclure, Taieb Rached a rappelé la nécessité de l’indépendance du pouvoir judiciaire, en estimant qu’un juge impose de lui même cette indépendance.
Il a dans ce sens déploré les pressions que subit la justice et appelé le président de la république, le chef du gouvernement et le ministre de la Justice à prendre les mesures nécessaires pour que les magistrats puissent travailler dans de meilleures conditions
Y. N.
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