L’union nationale de la Femme tunisienne (UNFT) a annoncé avoir décidé de porter plainte contre le député de la coalition islamiste Al-Karama, Mohamed Affes, qui, par ses propos déplacés et hostiles aux libertés, aux droits et à l’égalité, a porté atteinte à la dignité de la femme.
L’UNFT a fermement condamné le discours du député, qui a tenu ces propos à l’Assemblée, lors de la séance plénière consacrée à l’examen du budget du ministère de la Femme, assimilant la liberté de la femme à de la débauche et en affirmant que les «mères célibataires sont soit des traînées soit des femmes violées» (Sic!).
Mohamed Affes, qui affirme que son unique référence est la Charia (loi islamique), avait également indiqué que «les problèmes rencontrés par les familles et l’enfance aujourd’hui sont le résultat des libertés prônés par les défenseurs des droits des femmes et des libertés», tout en estimant que «les acquis des femmes ont porté atteinte à la dignité des Tunisiennes».
Pour l’UNFT les propos du député islamiste sont dangereux et sont considérés comme une agression contre les Tunisiennes d’autant qu’ils sont contraires aux principes de la démocratie : «Nous avons décidé de porter plainte et nous appelons par ailleurs l’ensemble des élus et blocs parlementaires à condamner ce discours et à exprimer une position officielle», indique l’Union en mettant en garde contre les discours haineux et obscurantistes, qui constituent «une violation flagrante de la Constitution et des libertés«.
Rappelons que l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), de nombreux députés et des activistes de la société civile avaient également dénoncé les propos de ce député, qui semble faire la fierté de son collègue et chef de son bloc parlementaire, Seifeddine Makhlouf.
«Si la coalition Al-Karama était un homme elle s’appellerait Mohamed Affes», a-t-il posté sur son compte Facebook, en se réjouissant (sans surprise) du discours obscurantiste que ce dernier a tenu en pleine Assemblée…
Y. N.
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