Le rideau de la salle de théâtre de l’Opéra de Tunis s’est levé dans la soirée du vendredi 18 décembre 2020 sur une édition miraculée des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tient du 18 au 23 décembre, dans les circonstances exceptionnelles de la crise sanitaire de la Covid-19, dans le strict respect des exigences de sécurité.
Avec conviction et responsabilité, les organisateurs de la 31e édition des JCC ont mis en place des mesures strictes pour assurer la sécurité des invités, artistes, cinéastes et cinéphiles, tout en célébrant, ensemble, la fête incontournable du cinéma.
Une 31e édition placée sous le signe de la résistance, et de l’espoir, mais également de la prudence et de la sûreté en cette ère de crise sanitaire. Le glamour des galas d’ouverture s’est parfaitement accordé aux masques de protection et des gels antiseptiques.
En préambule de la cérémonie d’ouverture, le poète tunisien Anis Chouchene a clamé un poème empreint de toutes les valeurs qui sont les siennes et celle du JCC, l ‘Afrique, la liberté, la paix, la justice et la beauté.
Sami Bennour et Samira Magroun ont présenté les grandes lignes de la 31e édition des JCC, son caractère exceptionnel et son spot officiel. Ils ont aussi présenté la soirée d’ouverture.
Invité par le maître de cérémonie, Ridha El Behi, directeur de la 31e édition, a commencé son discours en rendant hommage à un cinéphile, un assidu des JCC et grand homme de cinéma marocain Noureddine Saïl récemment disparu. Il a ensuite exprimé sa gratitude à toute l’équipe des JCC 2020, qui a mené à bon port une 31e édition malgré des contraintes exceptionnelles. M. El Behi a également exprimé son soutien à tous les artistes, ainsi qu’à tous ceux qui œuvrent dans le cinéma, un secteur grandement affecté par la pandémie mondiale de la Covid-19. Il a ajouté que les JCC sont et restent la tribune de tous les artistes et les cinéphiles.
Ibrahim Letaief, directeur artistique des JCC 2020, a rendu hommage à tous les professionnels, techniciens intermittents du spectacle qui connaissent des temps durs et a remercié le public d’être au rendez vous en promettant des retrouvailles riches avec le cinéma, trop longtemps déserté.
Sur l’écran de l’opéra de Tunis, le spot du protocole sanitaire adopté durant les JCC 2020 a succédé à un making off du festival.
Ensuite, c’est la cantatrice Leila Hejaiej qui a rendu un vibrant hommage musical à la regrettée Naama récemment disparue.
Cet intermède musical émouvant a laissé place au deuxième temps fort de la soirée : les hommages.
Placée sous le signe de la mémoire et la fidélité, la 31e édition a choisi de rendre un Tanit d’honneur à l’acteur égyptien Abdel Azize Makhyoune remis par le chef du cabinet du ministère des Affaires culturelles.
Un hommage fervent et nécessaire a été rendu à feu Chedly Klibi, ancien ministre de la Culture et fondateur des JSS, par la remise du Tanit d’or à sa famille.
Fidèles au passé et tournées vers l’avenir et le présent du cinéma, les JCC 2020, édition exceptionnellement non compétitive, ont néanmoins gardé une section de compétition officielle, Carthage Pro : Chabaka et Takmil.
Ainsi Sami Bennour a invité les jury des deux sections à décerner leurs prix aux lauréats :
Lauréat Chabaka:
Les membres du jury Chabaka, composé de Sonia Chamkhi, Aymen El Amir et Sebastien Onomo, a décidé à l’unanimité du palmarès suivant:
1- le prix Fondation Maison de Tunisie a été attribué au projet « Grain de Beauté » de Amine Boukhris (Tunisie);
2- le prix CNCI a été attribué au projet « Les saisons de Jannet » de Moufida Fedhila (Tunisie);
3- le prix TV5 Monde a été attribué au projet « Angle Mort » de Lotfi Achour (Tunisie);
4- le prix OIF a été attribué au projet « Les routiers de l’espoir » de Ahmadou Bamba Diop (Sénégal);
5- le prix supplémentaire offert par Dreamer’s House a été attribué au projet « Les saisons de Jannet » de Moufida Fedhila (Tunisie).
Lauréats Takmil:
Les membres du jury Takmil 2020, composé de Dyana Gaye, Ziad Hamzeh et Nidhal Chatta, ont décidé à l’unanimité du palmarès suivant :
1- le prix OIF au film ‘‘The sharpness edge of Nature’’ de Alexandre Sibomana (Rwanda);
2- le prix CNCI au film “Black Médusa” de Ismaël Louati (Tunisie);
3- le prix IFT au film “We are inside” de Farah Kassem (Liban).
L’instant cinéma de la cérémonie était une exception heureuse : il n’y avait pas de «film d’ouverture», mais bien 6 courts-métrages produits par le CNCI spécialement pour cette édition des JCC. Les remake sont des films librement inspirés de chef œuvre de cinéma qui ont marqué les JCC depuis leur création en 1966 et jusqu’à l ‘édition présente.
Ainsi fut le départ de 31e édition des JCC, une édition exceptionnelle en tout point, mais essentielle portant des espoirs d’un meilleur lendemain, une meilleure année où le cinéma reste, une lumière en temps obscurs.
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