Le président de la république Kaïs Saïed a reçu cet après-midi, mercredi 10 février, des députés de différents blocs parlementaires, afin de discuter de la situation politique, en particulier la crise relative à la prestation de serment et le remaniement ministériel.
Le chef de l’État a réaffirmé sa position quant au refus de la prestation de serment pour des nouveaux ministres faisant l’objet de suspicions de corruption et de conflits d’intérêts en affirmant que «les solutions pour mettre fin à la crise seront basées uniquement sur le respect de la constitution et des lois ainsi que le respect des institutions de l’État», a-t-il dit, en ajoutant que le remaniement ministériel proposé il y a 2 semaines avait déjà été planifié dès la prise de fonction de ce gouvernement.
«La Tunisie est un pays libre où il y a des lois, et pour résoudre les problèmes il faut chercher les solutions dans la constitution et non via des fatwas. Rien ne sert de chercher des issus juridiques inexistantes ou des interventions étrangères», a-t-il ajouté en affirmant que plusieurs violations ont été enregistrées dans le remaniement, citant notamment l’absence des femmes, qui doivent être mieux représentées
Le chef de l’Etat a rappelé que le remaniement ministériel n’est pas une simple formalité en ajoutant que le règlement intérieur de l’Assemblée n’est pas une loi qui ne dépasse pas le palais du Bardo : «Ma fonction n’est pas symbolique comme certains ont prétendu (en référence à la déclaration du chef d’Ennahdha et président du parlement Ghannouchi), je ne laisserai pas l’Etat tunisien dans ce tiraillement. L’Etat n’est pas un jeu et n’est pas une marionnette. Elle a ses loi et sa constitution et je ferai en sorte qu’on le respecte».
«Malheureusement, certains ont trahi le serment et c’est eux qui demandent aujourd’hui à ce que les nouveaux ministres prêtent serment», a-t-il encore lancé, en ajoutant «Je sais ce qu’il se passe, je sais que des réunions sont organisés et que certains cherchent le soutien de parties étrangères. Ne regardent-ils pas le serment qu’ils ont prêté ? Ne se regardent-ils pas dans le miroir ? N’ont-ils pas honte de ce qu’ils font»
Y. N.
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