La situation générale dans le pays a été au centre de l’entretien téléphonique, hier, jeudi 13 mai 2021, entre le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, et le président de la république, Kaïs Saïed, pour échanger les vœux à l’occasion de l’Aïd El-Fitr. Est-ce le début du dégel des relations, tendues depuis plusieurs mois, entre les deux hommes ? Rien n’est moins sûr…
Selon un communiqué de l’ARP, l’appel téléphonique a été à l’initiative du président du parti islamiste Ennahdha, qui «a salué le discours de mercredi du président Kais Saied aux Tunisiens à l’occasion de l’Aïd al-Fitr», a ajouté le communiqué.
«Ghannouchi et Saied ont échangé leurs vœux de l’Aïd et ont souhaité au peuple tunisien prospérité et progrès», a déclaré la même source, mais la présidence de la république n’a pas cru devoir communiquer sur le sujet, ce qui prouve le peu d’intérêt que le locataire du Palais de Carthage accorde à ce «non-événement» ou le peu d’enthousiasme qu’il montre pour un réchauffement de ses relations avec celui dont les troupes n’ont cessé, au cours des derniers mois, de s’attaquer à lui et de l’accuser d’autoritarisme et, même, de velléités putschistes.
Ce sont là, en tout cas, des mots utilisés par Rafik Bouchlaka, le gendre de Rached Ghannouchi, et il ne semble pas que M. Saïed soit porté sur l’amnésie, comme les dirigeants islamistes qui ne cessent de souffler le chaud et le froid. Et de louvoyer, surtout depuis le réchauffement des relations entre leurs alliés et protecteurs, la Turquie et le Qatar, et leurs ennemis jurés, l’Arabie saoudite et l’Egypte, ce qui augure de profonds changements de la géopolitique régionale défavorable à l’organisation internationale des Frères musulmans dont Ennahdha est membre.
I. B.
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