On en vient parfois à se demander si les Tunisiens savent ce que c’est que l’indécence et s’ils sont à ce point anesthésiés pour se laisser maltraiter par Rached Ghannouchi, dont le culot n’a pas de limite, au point de vouloir les dépouiller et leur faire payer le prix du prétendu militantisme des Frères musulmans d’Ennahdha, sous formes de compensations financières, alors que les Tunisiens n’avaient rien demandé à ces derniers.
Par Rachid Barnat
Depuis que l’émir du Qatar a installé ses protégés Frères musulmans au pouvoir après le coup d’Etat qu’il a fomenté contre la Tunisie dans le cadre du fumeux «printemps arabe», ces derniers considèrent notre pays comme leur butin de guerre et se comportent vis-à-vis des Tunisiens comme des voleurs.
Ces mercenaires-marchands du Temple n’ont qu’une idée dès leur prise de pouvoir : se remplir les poches par tous les moyens. Pratiquant la razzia traditionnelle des bédouins d’Arabie, ils ont vidé les caisses de l’Etat, mais ils pratiquent aussi une razzia d’un genre nouveau, en vendant les biens et les institutions publiques à leurs amis Qataris, Turcs et autres…
La razzia élevée au rang de méthode de gouvernement
Mieux encore, en multipliant les emprunts d’Etat et les crédits auprès des pays étrangers, hypothéquant ainsi l’avenir de la Tunisie et de ses enfants, ils ont démocratisé et généralisé la corruption, l’argent aussitôt reçu aussitôt disparu dans leurs poches. Puisque même les aides des pays amis atterrissent sur les comptes personnels des islamistes au pouvoir. Les Tunisiens se souviennent, dans ce contexte, du don chinois qui, en 2012, s’est «retrouvé» sur un compte bancaire géré pour son propre compte par Rafik Bouchlaka, gendre de Ghannouchi, alors ministre des Affaires étrangères!
Comme si cela ne suffisait pas, ils ont, dès leur prise de pouvoir en 2011, grevé le budget de l’Etat en recrutant massivement leurs proches et sympathisants dans une administration publique déjà pléthorique, en dépit du bon sens et des règles habituels de recrutement, coomme une sorte de dédommagement pour de prétendues souffrances subies sous l’ancien régime.
Recrutement pour allégeance et non pour compétence dont Ghannouchi n’a que faire, son but étant de détruire de l’intérieur l’administration publique et les institutions de l’Etat pour en finir avec la république. Or ces parasites coûtent cher à un Etat qu’ils paralysent. Et c’est ce que les Tunisiens perçoivent tous les jours lors de leurs démarches administratives.
Dans le fond, les islamistes font d’une pierre deux coups: ils s’enrichissent sur le dos du contribuable et ruinent l’Etat, ce qui est un de leurs objectifs. Ils ont même accordé des diplômes universitaires et des indemnités de salaires et des avantages sociaux pour un travail non effectué à leurs prétendus militants qui n’ont pu poursuivre leurs études, écartés par l’ancien régime en lutte contre l’islamisme et ses méfaits sur la société. Les Tunisiens se souviennent du ministre de l’Enseignement supérieur nahdhoui, feu Moncef Ben Salem, qui s’était accordé à lui-même un doctorat en mathématiques, profitant de son poste de ministre, pour réclamer et obtenir les «arriérés» d’un salaire pour un travail qu’il n’a pas fourni; puisqu’il n’avait pas exercé !
Des pseudos militants, des vrais mercenaires
Les Frères musulmans ont voté en catimini une loi pour s’auto-indemniser des mauvais traitements qui leur auraient été infligés. Ils se sont partagés les pensions de retraites des Tunisiens, alors qu’ils n’avaient pas cotisé aux caisses de retraite, privant des milliers de Tunisiens de leur pension méritée.
Cette première étape était déjà scandaleuse car être militant, c’est prendre des risques pour son pays. Ce que formulait autrement un authentique militant, Neslon Mandela : «Si j’accepte un dédommagement financier pour mon militantisme; de militant, je deviens un mercenaire» !
Non contents de cette première étape, les Frères musulmans d’Ennahdha ont aussi mis en place la fameuse Instance Vérité et Dignité (IVD) présidée par l’une de leurs proches, Sihem Bensedrine. Ils l’ont fait en s’inspirant de l’idée d’une justice transactionnelle mise en place ailleurs comme en Afrique du Sud pour réconcilier les victimes avec leurs oppresseurs. Mais, en réalité, ils en ont complètement dénaturé les missions et les objectifs. L’IVD est devenue de fait une machine de guerre contre leurs opposants, pour discréditer les régimes précédents et en particulier celui du président Habib Bourguiba, ennemi juré des islamistes, des panarabistes et des communistes.
Une telle instance ne pouvait fonctionner qu’avec des personnes indépendantes ayant une hauteur de vue et une objectivité comme Desmond Tutu; ce que n’a jamais eu Sihem Bensedrine dont le côté partisan n’échappe à personne; et qui, par son esprit de vengeance, a fini par dénaturer, en se déshonorant, une belle idée.
Une telle instance a pour objectif essentiel de réconcilier un peuple, or la celle présidée par Sihem Bensedrine a eu comme résultat de diviser comme jamais les Tunisiens et de légitimer de soi-disant «indemnisations» pour de prétendus préjudice subis, dans un pays au bord de la faillite économique.
Cette Instance, malgré tous ses efforts, n’a pas réussi, pas plus que les islamistes ses commanditaires, à écorner l’image du président Bourguiba, qui, au contraire, a connu un immense regain de popularité, les Tunisiens ayant bien conscience de tout ce que leur a apporté l’ancien président malgré ses défauts.
Un pays réduit à la mendicité auprès des pays étrangers
Et voilà que les islamistes d’Ennahdha remettent ça ! Conscients qu’ils ont absolument échoué et qu’ils ne feront pas de vieux os au pouvoir; insatiables, ils veulent une nouvelle fois s’en mettre plein les poches avant d’être dégagés, au détriment d’un peuple et d’un pays qu’ils ont mis à genoux, le réduisant à la mendicité auprès des pays étrangers !
La Tunisie est aujourd’hui un pays ruiné et aux abois et les pays prêteurs se méfient comme de la peste des islamistes et de leur corruption endémique. Réduit à la mendicité, notre pays traverse toutes sortes de crises créées de toutes pièces par Ghannouchi et ses Frères musulmans; et depuis l’apparition de la Covid-19, la mort plane sur toutes les régions à cause d’une gestion chaotique de la pandémie. Voilà que les islamistes réclament urgemment leur salaire de mercenaires !
Sentent-ils la fin proche de leur emprise sur la Tunisie, pour oser un tel acte désespéré et immoral, avant de regagner les pays d’où ils sont venus, au lendemain du 14 janvier 2011 ?
Que ces marchands du temple soient indécents, qui peut sérieusement le contester; mais ce qui étonne c’est qu’on ne sent pas monter dans le peuple une véritable révolte contre cette indécence et ce vol, hormis quelques voix çà et là.
Jusqu’où ira la résilience des Tunisiens face à la pieuvre islamiste, toujours insatiable ?
Alors oui, on se pose la question de savoir si les Tunisiens ne sont pas eux-mêmes un peu indécents, en ne se révoltant pas avec force contre la rapine éhontée des islamistes.
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