Après avoir refusé, dans un premier temps, les récentes décisions exceptionnelles prises par le président de la république, Kaïs Saïed, dans le cadre de son interprétation de l’article 80 de la constitution, après une réunion de son bureau politique et de son bloc parlementaire, le parti Attayar a finalement révisé sa position, et a exprimé, ce jeudi 29 juillet 2021, «sa compréhension» de ces mesures à travers son Conseil national, réuni exceptionnellement entre le 27 et le 29 juillet.
«Attayar comprend les mesures exceptionnelles prises par le président de la république et leurs motivations, compte tenu de la dégradation des conditions et des dangers que traverse le pays, au milieu de l’impasse politique et de l’aggravation de la crise économique, sociale et sanitaire», lit-on dans le communiqué du Conseil national du parti, qui a tenu pour responsable le système politique dominant, mené par le mouvement Ennahdha, «qui a rejeté toute tentative de réforme, a entravé la lutte contre la corruption et s’en est rendu complice pendant toute la durée de son règne».
Attayar a, par ailleurs, souligné «la nécessité d’accompagner ces procédures de garanties constitutionnelles visant à protéger les droits et libertés et à préserver les acquis constitutionnels et démocratiques de manière à dissiper les craintes et à rassurer toutes les composantes de la société tunisienne et à respecter à la constitution, notamment en ce qui concerne les délais et le principe de la séparation des pouvoirs et de leur indépendance».
Le parti a également exigé du chef de l’État la présentation d’une feuille de route «garantissant un retour à la situation constitutionnelle normale et comprenant les mesures qui seront prises dans le cadre des travaux d’épuration de la scène politique et le choix d’un chef de gouvernement compétent et intègre qui formera un gouvernement capable de relever les défis de la scène».
Attayar a finalement assuré qu’il «tenait à la nécessité de s’engager dans la lutte contre la corruption existant dans toutes les articulations de l’État tunisien, sur la base des rapports réglementaires et judiciaires, notamment ceux émis par la Cour des comptes».
Ainsi la position d’Attayar se rapproche considérablement de celle de son allié au parlement, dans le cadre du Bloc démocrate, le mouvement Echaâb.
C. B. Y.
Tunisie : Attayar conteste l’interprétation de Kaïs Saïed de l’article 80 de la constitution
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