Le président du mouvement Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) actuellement suspendu, Rached Ghannouchi, a encore une fois montré que le parti islamiste n’a pas l’intention ni la capacité de poursuivre le bras de fer avec le président de la république, Kaïs Saïed. Désormais, la réconciliation est la seule option envisageable pour Ennahdha.
Dans une déclaration accordée à l’Agence andalou, rendue publique ce mercredi 11 août 2021, Ghannouchi, a réitéré son appel à un dialogue national dirigé par le chef de l’État, assurant que son parti soutiendra ce dernier, œuvrera à assurer la réussite de ce dialogue, et sera prêt à faire des sacrifices pour les intérêts du pays et de sa démocratie.
Pas sûr, néanmoins, que le président de la république soit du même avis, lui qui a dit, à plusieurs reprises, qu’il n’y aura pas de «marche arrière» ni de dialogue avec «des corrompus».
Par ailleurs, Ghannouchi ne parle plus de «coup d’État» et affirme même que c’est la démission de Hichem Mechichi qui a permis à Saïed d’avoir la possibilité de former un nouveau gouvernement. Ce qui est évidemment faux (Mechichi ayant été limogé par le président) et ce qui montre, surtout, à quel point Ennahdha est devenu faible, se sentant sans doute politiquement isolé, aussi bien sur le plan national qu’international, et judiciairement menacé, notamment par les dossiers du lobbying et de l’éventuel appareil secret.
Les Nahdhaouis, et en particulier Ghannouchi, nous ont certes habitués à des positions incohérentes et contradictoires, mais là, c’est l’aboutissement suprême de l’hypocrisie politique et de la malhonnêteté intellectuelle auxquelles ils ont été fidèles ces 10 dernières années.
C. B. Y.
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