Après son dernier discours à Sidi Bouzid, Kaïs Saïed ne pourra plus compter sur le soutien du fondateur et ex-secrétaire général d’Attayar, Mohamed Abbou. Ce dernier estime, en effet, que le chef de l’État a échoué dans sa mission de combattre la corruption, deux mois après l’annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet, et qu’il est désormais sur le point de violer la constitution, rien que pour appliquer son projet politique personnel.
Le moins que l’on puisse dire est que Abbou n’a pas mâché ses mots, ce matin du mercredi 22 septembre 2021, sur les ondes de Jawhra FM, en évoquant l’actualité politique du pays, qui s’articule évidemment autour de Kaïs Saïed.
«J’ai beaucoup défendu l’application de l’article 80 de la constitution, mais je veux dire au président que vous n’avez pas atteint les objectifs de cette mesure. Je ne veux pas que vous annonciez votre échec, mais sachez que vous avez échoué à combattre la corruption», a notamment déclaré l’ancien ministre de la Fonction publique, la Gouvernance et la Lutte contre la corruption.
Et d’ajouter que l’application de l’article 80 était un mal (sur le plan économique) pour un bien, mais que ce bien n’a pas été accompli. «Les gens ont permis à Saïed d’accéder à la ville pour la protéger, mais il a fini par se l’approprier», a-t-il développé.
Mohamed Abbou a, dans le même contexte, expliqué que le seul capital de Kaïs Saïed est son intégrité, mais qu’il est en train de le détruire en violant la constitution.
«Vous avez le droit d’interpréter l’article 80, mais vous ne pouvez pas apporter des lois qui n’ont rien à voir avec la constitution et prétendre que vous l’appliquez. […] Si la constitution ne signifie rien pour vous, sachez que pour nous, elle est sacrée», s’est-il encore adressé au président de la république.
L’avocat a, d’autre part, affirmé qu’il n’avait jamais demandé à rencontrer le président, que l’inverse s’était passé en décembre 2020, suite au statut Facebook à travers lequel il a appelé à dissoudre le parlement et que depuis, il n’y a aucun contact entre les deux hommes.
C. B. Y.
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