Le ministre des Affaires locales et de l’Environnement par intérim, Kamel Doukh, a inauguré aujourd’hui le 30 septembre 2021, la nouvelle station d’épuration des eaux usées (STEP) de Sbikha dans le gouvernorat de Kairouan, qui donnera une seconde vie à l’eau dans la région et appuiera les efforts pour lutter contre les impacts des changements climatiques en Tunisie.
La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant, du directeur régional Afrique du Nord de l’Agence française de développement (AFD), Mathieu Vasseur, du Pdg de l’Office national de l’assainissement (Onas), Abdelmajid Bettaieb.
Cette STEP a été réalisée dans le cadre de la cinquième tranche du programme d’assainissement des quartiers populaires (PNAQP5), financée par l’AFD à hauteur de 30 millions d’euros.
A cette occasion, M. Doukh a souligné qu’«au-delà des effets notables sur les dimensions sociale et environnementale, la STEP de Sbikha intègre aussi les enjeux liés à la lutte contre le changement climatique, aussi bien sur le volet atténuation, avec la mise hors service de fosses septiques humides émettrices et leur remplacement par des systèmes évitant la production et l’émission de méthane, gaz contribuant fortement à l’effet de serre, que sur le volet adaptation, en dotant le gouvernorat de Kairouan, où chaque goutte d’eau compte, d’un potentiel de réutilisation de 438 000 m3 d’eaux usées traitées par an destinées principalement à l’irrigation des terres agricoles domaniale de la région de Sbikha.»
M. Parant s’est félicité de l’inauguration de cette STEP en affirmant que «la mise en service de cet ouvrage, fruit de la coopération technico-financière entre la France et la Tunisie, vient concrétiser l’engagement des deux pays pour l’atteinte des objectifs mondiaux de développement durable, notamment en matière de l’amélioration du taux d’accès de la population, dans des conditions équitables, au service d’assainissement, de lutte contre les changement climatique et de construction d’infrastructure résiliente».
M. Bettaieb a rappelé pour sa part le partenariat historique entre l’Onas et l’AFD et a précisé que «les programmes d’assainissement des quartiers populaires ont permis de réduire les inégalités territoriales et d’améliorer notablement les conditions de vie de près d’un million de personnes habitant dans plus de 900 quartiers défavorisés du pays.»
M. Vasseur a, de son côté, souligné que «les pénuries, la mauvaise qualité de l’eau ou le manque d’installations d’assainissement ont un impact négatif sur la sécurité alimentaire, la santé, la biodiversité, l’égalité entre les femmes et les hommes et les conditions de vie des personnes défavorisées. Pour l’AFD, l’eau est une ressource vitale à protéger et à gérer au bénéfice de tous.»
Les interventions de l’AFD dans le secteur d’assainissement en Tunisie sont historiques et ont représenté environ 323 M€ d’engagement cumulé entre 1993 et 2021, avec un soutien à :
– la montée en puissance de l’Onas et le soutien de ses missions d’assainissement des quartiers populaires et de lutte contre la pollution des ressources en eau. D’ici à l’achèvement de la 5e tranche de ces programmes, 1 million de tunisiens vivant dans 900 quartiers populaires auront été raccordés au réseau de l’Onas grâce à ce soutien;
– la préservation de la qualité des eaux du littoral méditerranéen tunisien et l’amélioration de l’efficacité des réseaux d’assainissement et de traitement de l’Onas via le financement du programme Depolmed consistant à accompagner l’Onas dans la réalisation de la première partie d’un programme d’investissement ambitieux en matière d’assainissement des zones côtières;
– la nouvelle compétence déléguée à l’Onas en 2016 en termes d’assainissement des territoires ruraux, via le financement d’un vaste programme d’assainissement de 36 localités rurales de plus de 3.000 habitants, réparties dans 13 gouvernorats de la Tunisie, permettant de donner accès à environ 130.000 habitants à un assainissement géré en toute sécurité.
Donnez votre avis