La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) a adressé hier, lundi 4 octobre 2021, un avertissement à la chaîne de radio privée Shems FM. Le motif est l’emploi de l’arabe, le français et l’anglais dans une même émission (Planète Shems), faisant ainsi preuve d’une sorte de conservatisme très gênant pour le paysage médiatique d’un pays censé jouir de la liberté d’expression.
La Haica applique, certes, des dispositions qui existent dans le cahier des charges et dans l’accord de licence, «portant sur la bonne utilisation d’une ou des langues employées et à éviter l’usage d’une langue hybride», mais il est, clairement, temps que ce genre de règles disparaissent. Du moins, faut les remplacer par des règles plus souples, pour ne pas nuire à la liberté, ni à la spontanéité, dans les médias tunisiens.
D’abord, parce que tout le monde est censé être libre de s’exprimer comme bon lui semble, et ensuite, parce qu’aujourd’hui, beaucoup de Tunisiens usent, dans leur vie quotidienne, eux-mêmes, d’une «langue hybride», comme l’appelle la Haica. En quelque sorte, il s’agit du nouveau dialecte tunisien, et c’est stupide de vouloir changer les choses à coups de sanctions infligées aux médias dont les animateurs parlent spontanément.
C. B. Y.
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