Abir Moussi présidente du Parti destourien libre (PDL) estime que le chef de l’État Kaïs Saïed ne pourra pas sortir la Tunisie de la crise, en affirmant qu’il n’a aucune vision politique ni économique ni aucune connaissance des problèmes des citoyens. «Le pays n’a pas besoin de populisme mais d’une personne sachant prendre les bonnes décisions en respectant la loi», a-t-elle lancé lors du rassemblement organisé, ce samedi 20 novembre 2021, par son parti à la Kasbah.
Pour la présidente du PDL, Kaïs Saïed contribue à la détérioration de la situation en Tunisie, en affirmant qu’il n’a aucune stratégie et qu’il est incapable de sortir le pays de la crise socio-économique et en lui reprochant de tourner le dos aux partenaires historiques de la Tunisie et en prenant des décisions qui ne feront qu’approfondir cette crise.
«Le PDL s’est toujours opposé aux Frères musulmans et leur a fait face non pas avec des mots mais avec des actions. Le PDL qui rassemble les patriotes, ceux qui respectent l’État et ses institution, il connaît les rouages de l’État et a toujours respecté la loi… On s’est débarrassé de l’Assemblée qui a passé illégalement des lois, …on se retrouve désormais face à des décrets illégaux», a-t-elle encore lancé.
«Tout le système politique est responsable de cette situation, y compris le président, tout comme Ennahdha et ses alliés ainsi que le mouvement du 25 juillet qui se présente comme soutien inconditionnel au président, chose qu’il n’a d’ailleurs jamais niée», a-t-elle dit, en soulignant la nécessité de clarifier la vision et la date de la tenue des prochaines élections.
Commentant le changement de la loi électorale et du système politique évoqué par Saïed , la présidente du PDL a indiqué que cela ne changera rien, tant que «les structures sont encore infestées par les tentacules des islamistes et des corrompus», a-t-elle dit, en joutant que le président n’a pas le droit d’opérer à des changements de cet ordre, tout seul, et par la simple consultation des jeunes, présentée comme un dialogue.
Puis s’adressant à Saïed : «Vous avez adopté le système : « après moi le déluge » et vous avez signé les lois votées par l’Assemblée, même celles que vous critiquez aujourd’hui, à l’instar de la loi 38 à laquelle on n’était justement opposé. L’essentiel pour vous c’est de vous présentez comme l’homme intègre le seul, en accusant tous les autres de corruption. Ne prétendez pas aujourd’hui, être un héros le seul héros c’est le PDL, qui a tout compris dès le début et qui a lutté sans relâche».
Abir Moussi a également critiqué la lutte contre la corruption, estimant qu’il s’agit d’un écran de fumée et de populisme et que les plus corrompus n’ont pas été touchés, a-t-elle dit, en déplorant que l’organisation Al-Qaradhawi poursuive encore ses activités, et que les dirigeants nahdhouis ne soient toujours pas inquiétés, avant de s’en prendre aussi à Nizar Chaari, estimant que son mouvement est suspect et en le qualifiant de «Tantacule Karoui 2», puis aux sondages d’opinion, citant notamment Hassan Zargouni, sans oublier de citer l’UGTT pour affirmer que la centrale syndicale est une organisation historique et qui «n’est pas représentée par une ou deux personnes qui n’y comprennent rien…»
Y. N.
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