Ghazi Chaouachi change de tactique et, pour prendre ses distances vis-à-vis du mouvement Ennahdha, auquel certains lui reprochent de s’y être souvent allié jusque-là. Le secrétaire général du Courant démocrate (Attayar) renvoie désormais dos-à-dos le parti islamiste, qu’il rend responsable de la crise actuelle en Tunisie, et leur adversaire le président Kaïs Saïed.
Lors de sa participation à l’émission «Jaoueb Hamza», sur Mosaïque FM, dimanche 6 février 2022, Ghazi Chaouachi a exigé du mouvement Ennahdha à «présenter ses excuses aux Tunisiens, en raison de son manque de respect de la constitution, durant son règne», l’appelant à «faire une autocritique» et à «se réformer pour se transformer en mouvement civique», laissant entendre que ce mouvement continue de mêler religion et politique.
«Aujourd’hui, le mouvement Ennahdha accuse le chef de l’Etat, Kais Saied, de ne pas respecter la constitution, comme s’il avait travaillé, lui-même, à la respecter lorsqu’il était au pouvoir», a-t-il déclaré.
Ghazi Chaouachi a aussi estimé que «le mouvement Ennahdha a donné à Saïed la possibilité de faire ce qu’il est en train de faire maintenant». «Il n’est pas question qu’Ennahdha revienne au pouvoir. Nous l’excluons de tout dialogue national… Il est difficile de s’asseoir et de négocier avec lui», a souligné Ghazi Chaouachi.
L’invité de « Jaoueb Hamza » a estimé que le président de la république, Kaïs Saïed, possède tous les pouvoirs et cherche à mettre en place un système politique qui lui garantisse de rester au pouvoir le plus longtemps possible.
«Aujourd’hui, Saïed est capable, d’un simple coup de téléphone, de prendre la décision qu’il veut, et malgré cela, il est incapable de faire ramasser les ordures à Sfax, de redonner espoir aux Tunisiens et de créer des emplois pour les jeunes», a encore déclaré Chaouachi, ajoutant : «C’est fini… Saïed a eu sa chance et il a échoué. Nous appelons donc à un dialogue national participatif qui n’exclut que ceux qui se sont eux-mêmes exclus».
«Kaïs Saïed est obsédé par le pouvoir et cette obsession conduira le pays à la ruine», a-t-il averti.
I. B.
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