Farouk Bouaskar, membre de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), estime que celle-ci est «concernée par les prochains rendez-vous électoraux, jusqu’à preuve du contraire».
Le magistrat, qui intervenait au téléphone, ce mercredi 16 mars 2022, dans l’émission “Shems Maak” sur Shems FM, fait ici allusion au référendum du 25 juillet sur les réformes politiques et les élections législatives anticipées du 17 décembre, deux moments clés du calendrier politique de la période exceptionnelle inaugurée par le président Kaïs Saïed, le 25 juillet dernier.
En affirmant, par ailleurs, que l’Isie poursuit sa mission dans le cadre de la loi qui l’a intaurée et conformément à la loi électorale en vigueur, d’autant plus que l’article trois de la constitution de 2014 est toujours en vigueur, il laisse aussi entendre que lui et ses collègues du bureau de l’Isie n’écartent pas la possibilité que, dans le cadre des mesures exceptionnelles, le président Saïed décide de dissoudre l’Isie, qu’il a souvent critiquée, et d’instituer une instance provisoire pour veiller à l’organisation des prochains rendez-vous électoraux.
Le président de la république pourrait aussi confier de nouveau la mission d’organiser les élections aux services du ministère de l’Intérieur, comme cela était en vigueur avant la création de l’Isie en 2011. Et cette perspective inquiète beaucoup d’acteurs politiques, toutes tendances confondues, car elle représenterait un grave recul par rapport aux acquis démocratique post-2011.
Farouk Bouaskar, qui évite de s’engager dans un tel débat, a tenu à préciser que l’instance électorale communique de manière institutionnelle avec la présidence de la république, comme pour dissiper les interrogations sur les relations du président Saïed avec le président de l’Isie, Nabil Baffoun, qu’il n’a pas rencontré depuis longtemps, sachant aussi que ce dernier ne s’était pas privé de critiquer les «mesures exceptionnelles».
Concernant le coût d’organisation des consultations à venir (référendum et élections législatives anticipées), M. Bouaskar a indiqué qu’il est estimé grosso modo entre 70 et 80 millions de dinars, ajoutant qu’une demande a été faite au gouvernement pour qu’il mobilise ces fonds au bénéfice de l’Isie à partir du budget de l’État.
La prochaine consultation, le référendum du 25 juillet, étant fixée dans quatre mois, le fait que ces détails ne sont pas encore connus par les premiers concernés, à savoir les membres de l’Isie, a de quoi alimenter des interrogations sur les intentions du président Saïed et du sort qu’il réserve à l’Isie.
I. B.
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