Un chauffeur de taxi a agressé un photojournaliste pour avoir défendu le rôle des femmes dans la société et exprimé un avis hostile à l’extrémisme religieux.
Cela s’est passé hier, mercredi 24 février 2016, à Gafsa, dans le sud-ouest tunisien.
Aymen Zawali, photojournaliste, a commencé une journée ordinaire en empruntant un taxi commun pour se rendre au travail. Lorsqu’une femme a coupé la route devant le taxi, le chauffeur s’est mis à insulter la gente féminine et à appeler à l’application de la charia islamique qui empêche, selon lui, les femmes de conduire et les oblige à rester à la maison et à s’occuper du foyer.
Aymen Zawali a cru devoir prendre la défense des droits des femmes, en précisant que le nombre le plus enlevé d’accidents est causé par les hommes, ajoutant que les femmes ont un rôle important à jouer dans la société. Ce qui, on l’imagine, n’a pas été du goût de l’extrémiste religieux, qui s’est lancé dans un interminable prêche, citant des versets coraniques et accusant le photojournaliste d’être un athée qui encourage la débauche.
La discussion n’a pas tardé à dégénérer entre les deux hommes, dont les opinions étaient aux antipodes l’un de l’autre. A cours d’argument, le chauffeur de taxi s’est mis à défendre l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech), disant qu’elle devrait intervenir en urgence en Tunisie pour mettre fin à la débauche dans le pays.
«J’ai tenté de ne pas réagir à sa provocation puisqu’il m’a traité de tous les noms, mais arrivé au terminus, et alors que je descendais du véhicule, il m’a violemment agressé», raconte Aymen qui affirme avoir porté plainte contre son agresseur.
«Comment peut-on cogner une personne juste parce qu’elle ne partage pas nos idées ? Il faut lutter contre cette forme de terrorisme idéologique, car si, aujourd’hui, le chauffeur de taxi m’a seulement agressé, qu’aurait-il fait s’il était armé?», poursuit-il.
Y. N.
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