Le prix Comar d’Or du roman tunisien en langues arabe et française, qui célèbre, cette année, son 20e anniversaire, est devenu, au fil des ans, une institution à part entière.
Par Zohra Abid
Ce prix littéraire a été lancé en 1997 par les Assurance Comar (Groupe Ben Yedder), à l’initiative de Rachid Ben Jemia, l’actuel président du conseil d’administration de cette compagnie, cinéphile, mélomane et grand lecteur, qui a voulu, à travers ce prix, jeter un pont entre le monde de l’entreprise et celui des lettres.
Au fil des ans, et grâce à l’abnégation de son promoteur et à son sens de la communication, conjuguant la célébration de l’écriture romanesque avec l’organisation d’un événement culturel global où l’édition, le livre, la lecture, la musique et le chant constituent ensemble un bouquet qui valorise la créativité tunisienne dans ce qu’elle a de plus original et de plus innovant.
Les premières années, les deux jurys avaient à examiner à peine une quinzaine de romans dans les deux langues, mais ce chiffre n’a cessé d’augmenter depuis, grâce à l’émulation créée entre des générations de romanciers appartenant à des univers sociologiques et littéraires souvent très différents.
Grâce à la promotion assurée aux ouvrages primés, les ventes de romans ont augmenté et les éditeurs, souvent réticents, se sont engagés davantage dans la publication des manuscrits qui parvenaient à leurs services. L’«effet Comar», dont parlent les romanciers, les éditeurs, les libraires et les critiques littéraires est bien réel et le pari de Rachid Ben Jemia est largement gagné.
Cette année, les deux jurys ont examiné 35 romans sélectionnés dans la compétition, 22 en arabe et 13 en français. Les romanciers confirmés tels Fawzi Melah (avec son nouveau roman ‘‘Ya khil salem’’), Fawzia Zouari (‘‘Le corps de ma mère’’), Ibrahim Darghouthi (‘‘Kleb Al-Jahim’’), Youssef Rezouga (‘‘Ricamo’’) et Naceur Toumi (‘‘Al-Massir’’), figurent dans la course avec de jeunes auteurs prometteurs, comme Nidhal Guiga ( ‘‘Tristesse Avenue’’), Youssef Chahed (‘‘Feuillets d’enfance ou la mémoire parlante’’) ou encore Noura Benssad (‘‘Bir el Abd’’).
Comme chaque année, 6 prix seront décernés lors d’une cérémonie festive, le samedi 30 avril 2016, au Palais des Congrès de Tunis, à des auteurs de nationalité tunisienne ayant publié des romans en Tunisie ou à l’étranger dans les langues arabe et française. Ils récompenseront 6 romans et 6 auteurs, 3 en arabe et 3 en français : le Prix Comar d’Or (doté d’un montant de 7.000 DT) décerné aux 2 meilleurs romans de l’année, le Prix spécial du jury (3.500 DT) attribué à 2 romans présentant une originalité remarquée par les jurys et le Prix Découverte (1.500 DT) décerné aux 2 romans où les jurys ont décelé de réelles promesses.
La soirée, qui se tiendra au Palais des Congrès de Tunis, sera agrémentée par une exposition «Rétrospective Comar d’Or» et une soirée «tarab» avec le duo Asma Ben Ahmed et Zied Gharsa.
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